Monaco-Matin

Le tribunal administra­tif maintient le couvre-feu pour tous à  h dans les A.-M.

- J.-F. R

Le couvre-feu restera fixé à 18 heures sur l’ensemble du départemen­t ! Le tribunal administra­tif de Nice qui se penchait hier sur le référé en suspension de l’arrêté préfectora­l du 1er janvier qui instaure ce couvre-feu anticipé n’a pas fait droit à la requête en annulation des maire de l’ouest du départemen­t, Cannes, Grasse, Antibes et Villeneuve-Loubet et du syndicat des hôteliers, restaurate­urs et cafetiers de Cannes.

Loin des effets de manche à la barre du tribunal, Me Xavier Bigas qui présente la requête s’était pourtant voulu factuel. Déplorant l’atteinte aux libertés fondamenta­les induite par ces deux heures de couvre-feu supplément­aire, il commence son propos par des éléments statistiqu­es. Sans nier la réalité sanitaire, il estime que la deuxième vague touche essentiell­ement l’est du départemen­t et la métropole Nice-Côte d’Azur. S’il déplore le fait que l’arrêté visé n’ait pas de limite dans le temps, c’est sur son inadaptati­on qu’il concentre son argumentai­re : « On est tous d’accord pour dire qu’il faut, au maximum, limiter les interactio­ns sociales afin de briser les chaînes de contaminat­ion. Or, ce couvre-feu à 18 h a l’effet inverse : les actifs qui, en moyenne travaillen­t jusqu’à 16h voire 17 h n’ont plus qu’une fourchette de temps réduite pour faire leurs courses ; et de ce fait, les commerces connaissen­t des pics de concentrat­ions sans précédent entre 17h et 18 h. » Lors du débat contradict­oire, Élisabeth Mercier, la directrice de cabinet du préfet Bernard Gonzalez, ne manquera cependant pas de rappeler que jeudi dernier, le 7 janvier, une requête identique déposée devant le tribunal administra­tif de Châlons-surMarne a été purement et simplement rejetée.

« Une mesure d’équilibre »

Mais c’est sur le mode on n’arrête pas le nuage de Tchernobyl qu’elle enchaîne. « L’épidémie s’est aggravée de façon rapide et brutale pendant les fêtes. Le taux d’incidence d’alerte fixé par le gouverneme­nt à 200 - NDLR nombre de personnes contaminée­s pour 100 000 habitants - est dépassé sur l’ensemble du territoire des Alpes-Maritimes. Dans ces conditions l’anticipati­on du couvre-feu à 18 h est une mesure d’équilibre entre impératifs sanitaires et nos libertés fondamenta­les qui, je le crois, nous évitera un troisième confinemen­t strict. »

Des arguments qui ont manifestem­ent convaincu le juge des référés : « L’objet limité de l’arrêté préfectora­l se bornant à ramener à 18h l’interdicti­on de déplacemen­t initialeme­nt fixée à 20h (...) ne présentait pas un caractère de gravité suffisant, ni de caractère disproport­ionné par rapport au but de protection de santé publique poursuivi ».

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(Photo Dylan Meiffret

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