Le spectre d’une troisième mise sous cloche du pays ?
Pour l’heure, le gouvernement déclare « que le couvre-feu suffit », même s’il ne « faut rien exclure en dernier recours ». Une nouvelle intervention de Jean Castex est attendue jeudi...
Quels effets ont eu les fêtes de fin d’année sur la circulation de la Covid-19 ? À quel point le variant britannique, plus contagieux, a pris racine en France ? Cette semaine s’annonce cruciale dans la lutte contre la pandémie, marquée aussi par l’arrivée d’un deuxième vaccin. Après avoir repoussé la réouverture des bars, restaurants, lieux culturels et avancé depuis dimanche le couvre-feu à 18 h pour huit nouveaux départements, soit 23 au total (ils seront 25 aujourd’hui, dont le Var, voir nos précédentes éditions), le gouvernement risque encore d’être placé face à des choix difficiles.
Un conseil de défense sanitaire est prévu demain, à la veille d’une nouvelle conférence de presse gouvernementale jeudi au cours de laquelle le Premier ministre interviendra.
État d’urgence sanitaire prolongé
« À ce stade, il n’y a pas de reconfinement prévu mais évidemment nous suivons la situation avec beaucoup d’attention (...) et évidemment on continuera à prendre les mesures nécessaires, notamment dans certaines villes », a expliqué hier le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, invité sur Europe
1. Le gouvernement se prépare à « toutes les hypothèses » mais veut « éviter jusqu’au bout un confinement des écoles », a confié l’un des participants à une réunion hier du comité de liaison parlementaire, où le Premier ministre Jean Castex a fait le point avec les chefs de groupes à l’Assemblée et au Sénat. À cette occasion, le gouvernement a annoncé qu’un projet de loi prolongeant l’état d’urgence sanitaire sera présenté demain au Conseil des ministres, pour être débattu les 18 et 25 janvier au Parlement.
Alors que la circulation du virus est repartie à la hausse en décembre, les fêtes de fin d’année font craindre un rebond plus net en janvier.
Pas d’immunité collective en
Hier soir, une responsable scientifique de l’Organisation mondiale de la santé, Soumya Swaminathan, a mis en garde : « L’immunité collective ne sera pas atteinte cette année, bien que des vaccins aient commencé à être distribués dans de nombreux pays ». Soumya Swaminathan, lors d’un briefing à Genève,
a en outre souligné l’importance de continuer à appliquer les mesures de protection comme la distanciation physique, le lavage des mains et le port du masque.
Autre inquiétude : à quel point le variant « VOC 202012/01 », qui a provoqué une flambée épidémique au Royaume-Uni, s’est-il installé en France ? Pour essayer d’y répondre, et face à l’apparition de premiers clusters potentiels, une enquête nationale a été lancée, sous l’égide de Santé publique France, pour faire une « première cartographie » de ce variant, en analysant tous les tests positifs de jeudi et vendredi derniers.
« En milieu de semaine on saura quelle est la taille de l’ennemi et là il faudra prendre les mesures appropriées », a expliqué hier sur RMC/BFM-TV, l’épidémiologiste Arnaud Fontanet, membre du Conseil scientifique, qui guide les choix du gouvernement. Il a évoqué une
« menace très sérieuse » eta invité à « se poser la question de la fermeture des frontières » avec certains pays comme le Royaume-Uni.
« Il est à craindre que l’aggravation de l’actuelle vague impose mi-janvier un nouveau confinement, du fait, de nouveau, des graves pressions sur le système de santé » ,ont estimé dans une tribune au
Monde plusieurs médecins, dont l’infectiologue Gilles Pialoux et l’association PandemIA. « Le confinement strict et précoce est la meilleure arme contre la propagation virale, même s’il est de plus en plus mal vécu par la population », ajoutent-ils. La campagne vaccinale devrait s’accélérer cette semaine et la suivante dans les maisons de retraite (Ehpad), où sont concernées environ un million de personnes âgées et de soignants à risque (lire en pages précédentes).
■ Le nombre de malades hospitalisés a grimpé hier en France à près de . personnes sont mortes de cette maladie sur les dernières heures selon les chiffres de Santé publique France publiés hier soir.
■ Les hôpitaux accueillaient patients (contre dimanche), dont personnes arrivées en h. Après plusieurs jours de baisse, le nombre d’hospitalisations repart en hausse, pour le deuxième jour consécutif.
■ Les cas les plus graves (en réanimation) étaient au nombre de (dont placés dans ces services en heures), contre dimanche.
■ Le taux de positivité est en léger repli, à , %, contre , % dimanche (mais , % il y a sept jours).
■ Quelque cas confirmés ont été enregistrés hier, contre près de cas dimanche, les chiffres de début de semaine marquant toujours un creux car moins de tests sont réalisés le week-end.
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