Monaco-Matin

Les temps forts du sixième jour du procès

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La fille de la victime : «Ilyaunavan­t et un après »

Françoise Veyrac n’imaginait pas une seconde que Giuseppe Serena puisse avoir un tel ressentime­nt en vers sa mère. «Ledécembre , quand mon frère m’a téléphoné pour la tentative d’enlèvement de Maman, nous étions tous choqués. La police a été admirable. Elle est restée une bonne partie de la nuit avec nous et a tenté de nous rassurer. On a alors tourné la page. »

Françoise Veyrac poursuit son récit, rattrapée par l’émotion, les larmes aux yeux : « Quand en , mon frère m’a avertie que Maman avait été enlevée, on est aussitôt monté à Auvare. Ces  heures ont été extrêmemen­t difficiles. On a essayé de comprendre… Ces deux jours ont semblé interminab­les. »

Après sa libération, Jacqueline Veyrac, pudique, masque son traumatism­e. Elle n’ose plus sortir, parle peu. «Ilyaeulavi­eavantet après. Toute la famille a subi les conséquenc­es de cette affaire »,

confirme sa fille. « C’est d’autant plus déstabilis­ant que ça n’a jamais été une femme méchante, Rien ne peut justifier cet acte. »

Au sujet du contentieu­x qui opposait la famille Veyrac aux locataires-gérants du restaurant La Réserve, Françoise Veyrac rappelle l’histoire : « À la mort de mon père, nous souhaition­s rouvrir cet établissem­ent. Nous avons entrepris de gros travaux. Nous avons choisi Jouni Tormanen, un chef doué, inventif, agréable. »

Deux ans plus tard, le restaurant est en cessation de paiement. «La famille avait accepté de ne pas encaisser de loyers pour aider Tormanen et Serena. Lors de la liquidatio­n judiciaire, nous n’avons pas actionné les cautions », rappelle Françoise Veyrac. Serena s’est pourtant répandu en propos peu amènes voire injurieux sur la famille Veyrac lui imputant ses déboires. Il apparaît au fil du procès qu’il se prétendait dépossédé d’un bien qui ne lui a jamais appartenu.

Une factrice observatri­ce

Une factrice a été le témoin direct de l’enlèvement, avenue Emilia vers midi le  octobre . «A h », précise le témoin lors de son audition. La fourgonnet­te s’est arrêtée dans un crissement de pneus. Deux hommes nordafrica­ins, visage en partie masqué, sont sortis de l’arrière de la fourgonnet­te. Au volant, un complice qu’elle a pu voir de face.

« J’ai entendu Mme Veyrac hurler : “Lâchez-moi lâchez-moi !” Deux hommes l’ont attrapée par les aisselles et les pieds et l’ont jetée très violemment à l’arrière du véhicule. Je n’ai rien pu faire. J’étais paniquée, terrorisée. Les portes se sont refermées et je suis partie en courant à la pharmacie pour donner l’alerte. »

La factrice a eu le réflexe de mémoriser une partie de l’immatricul­ation du Kangoo : « CN  » « En réalité le numéro est

CN  », précise le président Veron.

Elle reconnaît sur les photos présentées par les enquêteurs Ali Gueffaz comme conducteur du Kangoo. Elle est moins catégoriqu­e aujourd’hui. « Depuis , j’ai essayé d’oublier cette histoire hypertraum­atisante pour moi. »

La loueuse de voiture désigne le trio

Dominique a loué une Clio à Giuseppe Serena, Philippe Dutton et Enrico Fontanella début décembre , peu avant la tentative d’enlèvement qu’a subie Jacqueline Veyrac.

Entendue en  par la police, l’employée de la société de location avait formelleme­nt reconnu les trois hommes. Fontanella avait d’ailleurs laissé une copie de son permis de conduire. Giuseppe Serena avait déposé un chèque de caution. Elle a confirmé hier ses déclaratio­ns à la barre de la cour d’assises.

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(Photo Dylan Meiffret Le procès, qui a débuté il y a une semaine, doit encore se poursuivre pendant plusieurs jours.

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