Monaco-Matin

À Nice, orfèvres de pères en fils

- AMÉLIE MAURETTE amaurette@nicematin.fr PHOTOS FRANZ CHAVAROCHE fchavaroch­e@nicematin.fr

Les casseroles de la grand-mère ou la crosse de l’archevêque de Monaco, même combat. Même soin, même attention. Chez Carello, l’une des plus anciennes enseignes de la rue Antoine-Gautier à Nice, on restaure les objets métallique­s depuis bientôt cent ans avec toujours autant d’envie. Depuis l’arrière-grandpère, François, dont le portrait trône dans l’atelier, qui a ouvert sa boutique en 1930, jusqu’à Philippe et Romain, les deux cousins de 41 et 36 ans qui font tourner l’affaire en 2021. Le premier a repris le flambeau de cette orfèvrerie familiale petit à petit, en travaillan­t avec son père et son oncle depuis une vingtaine d’années, le second est de retour après avoir été dix ans capitaine de bateau. «On travaille en famille et on ne se pose pas vraiment la question. On a toujours fait ça. On a grandi là-dedans, les odeurs, l’atelier… Quand on était gosses, on ne faisait pas que du vélo, on venait traîner ici aussi ! On est comme Obélix, on est tombés dans la marmite étant petits. »

Leur marmite à eux, c’est le métal. Argent, bronze, cuivre, fer, étain, laiton, alu… Objets d’art et de collection, décors patrimonia­ux, argenterie de familles mais aussi pièces de mécanique ou créations sur mesure, les Carello savent à peu près tout faire.

Une petite cuillère ou un César

Décaper, meuler, faire tremper, débosseler, patiner, dorer à l’ancienne. Un travail d’orfèvre… Mais aussi de soudeur, de chimiste, de mécano, d’antiquaire ou d’électricie­n, selon qu’on leur apporte un vieux lustre baroque à remettre en état pampilles après pampilles, ou les pièces d’une moto de collection à chromer. « On a appris sur le tas, parce que finalement, il n’y a pas de formation pour faire ce qu’on fait. Moi j’ai commencé comme ça, en regardant les autres, et il m’a fallu dix ans pour être autonome », explique Philippe Carello. « On fait plusieurs métiers en un, ça dépend totalement de la pièce que l’on va nous apporter. Ça va de la petite cuillère en argent à un luminaire de deux mètres de haut, en passant par des oeuvres d’art. »

« À l’époque, on a travaillé pour le sculpteur César par exemple, on faisait des réparation­s, des polissages… », glisse Jean-Francis Carello, père de Romain. Lui a pris sa retraite mais, comme souvent, il est repassé par l’atelier. Ce qu’ils aiment, de toutes les génération­s, ce sont les infinies possibilit­és de transforma­tion du métal, pour la partie création, ou au contraire, la possibilit­é de rendre à l’objet son aspect originel, pour la partie réparation. « On aime la qualité de ces objets, leur histoire. Aujourd’hui tout le monde achète chez Ikea alors qu’on peut redonner vie à des objets faits il y a 200 ans, nous, ça nous fait mal au coeur ! »

‘‘ On fait plusieurs métiers en un, Ça dépend de la pièce”

Carello orfèvrerie, 1 et 4 rue Antoine-Gautier, à Nice. Travail sur devis. Rens. 04.93.55.24.80.

Sur Instagram @orfevrerie­carello

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