Monaco-Matin

« One Planet Summit » : la biodiversi­té à l’honneur

Emmanuel Macron a ouvert, hier, un sommet consacré à la biodiversi­té, dans l’idée de relancer des négociatio­ns visant à une meilleure protection de la nature, mises à l’arrêt par la Covid-19

-

Dirigeants et acteurs économique­s se sont engagés, hier, à faire plus pour la biodiversi­té, dont dépend la survie de l’humanité, lors d’une conférence organisée à Paris, le « One planet summit », sans toutefois détailler leurs promesses ni mettre beaucoup plus d’argent sur la table. Avec ce sommet, tenue en grande partie par visio-conférence, la France a souhaité relancer la diplomatie verte, après une année blanche en termes de sommets internatio­naux. Il a été précédé par une rencontre consacrée à la « grande muraille verte » qui lutte contre la désertific­ation dans onze pays au sud du Sahara.

« Des objectifs internatio­naux non atteints »

« Commencer l’année 2021 avec ce One planet summit est très important car c’est l’année de la réconcilia­tion de tous nos défis », a expliqué le président de la République Emmanuel Macron.

2021 devrait en effet voir se succéder le congrès mondial de l’Union internatio­nale pour la conservati­on de la nature (UICN, en septembre), la 15e réunion de la Convention de l’ONU sur la diversité biologique (COP15), la COP26 pour le climat (en novembre) et la COP contre la désertific­ation.

La conférence a été consacrée à quatre thèmes : protection des écosystème­s terrestres et marins ; promotion de l’agro-écologie ; mobilisati­on des financemen­ts ; lien entre déforestat­ion, préservati­on des espèces et santé humaine.

Au niveau internatio­nal, aucun des objectifs fixés pour la décennie écoulée en termes de protection de la biodiversi­té n’a été atteint, a rappelé Emmanuel Macron.

« Il nous faut regarder en face cet échec, pas du tout pour crier au drame (...) juste pour accélérer notre action avec des choses très concrètes et un suivi réaliste de celles-ci », a-t-il rappelé.

Après la crise de la Covid-19, qui illustre les dangers des dérèglemen­ts environnem­entaux, « nous ne pouvons pas revenir à l’ancienne normalité », a insisté le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

« La conservati­on de la biodiversi­té est un défi planétaire qui appelle une réponse mondiale », a renchéri le vice-Premier ministre chinois Han Zheng, dont le pays accueiller­a cette année la COP15 sur la biodiversi­té.

Ce sommet a permis de faire un point sur « la coalition pour la haute ambition », portée par le Costa Rica, la France et le RoyaumeUni. Elle compte à présent plus de 50 Etats engagés pour protéger « au moins 30 % des terres et des océans ».

La COP en Angleterre

« Pour atteindre une protection de 30 % de l’océan, des aires marines protégées (AMP) devront être établies en haute mer », ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, a réagi la coalition d’ONG High seas alliance. Une nouvelle coalition, beaucoup plus modeste (six pays), a été lancée pour la Méditerran­ée, très polluée et victime de surpêche. La France espère la renforcer d’ici le congrès de l’UICN prévu en septembre à Marseille.

« Le changement climatique doit être vu à présent comme une partie d’un programme global pour protéger la nature », a relevé pour sa part le Premier ministre britanniqu­e Boris Johnson, dont le pays accueiller­a la COP26 pour le climat en novembre.

« Bla bla bla » pour Greta Thunberg

Clément Sénéchal de Greenpeace France pointait du doigt sur Twitter des décisions récentes prises par la France, dont la « réintroduc­tion des néonicotin­oïdes ». La Ligue de protection des oiseaux (LPO) demande d’« interdire la chasse d’espèces menacées ». Plus mordante encore, la jeune militante Greta Thunberg a résumé la journée en trois mots : « bla bla bla... »

Newspapers in French

Newspapers from Monaco