L’indépendance de la justice au coeur de la rentrée solennelle de la Cour de cassation
La première présidente et le procureur général près la Cour de cassation ont insisté, hier, lors de l’audience solennelle de rentrée de la haute juridiction sur l’indépendance de la justice. « Le spectre d’un gouvernement des juges dénué de légitimité démocratique est prompt à ressurgir chaque fois qu’une décision de justice dérange ou n’est pas suffisamment comprise », a déclaré la première présidente de la Cour de cassation, Chantal Arens. « En France, le juge ne tient pas sa légitimité de l’élection, mais bien plutôt de son indépendance et de son impartialité, de la responsabilité qui découle de ses fonctions, de sa déontologie, de sa formation et de ses méthodes de travail », a souligné Chantal Arens lors de cette audience, en présence du Premier ministre Jean Castex et du garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. Cette traditionnelle audience de rentrée se tenait trois jours après l’annonce par le procureur général François Molins de l’ouverture prochaine d’une information judiciaire à l’encontre d’Eric Dupond-Moretti, visé par plusieurs plaintes devant la Cour de justice de la République (CJR) pour « prises illégales d’intérêt », liées à ses anciennes activités d’avocat. Devant un parterre d’invités clairsemé, le procureur général a aussi indiqué avoir saisi le ministre de la Justice d’une demande visant à inscrire « explicitement » dans la loi l’indépendance du parquet général de la Cour de cassation.