L’aéroport de Nice ferme sa piste nord pour la refaire
Gros travaux pendant un mois : tout l’enrobé est raboté, avant d’être intégralement reposé
Au lieu d’un défilé d’avions, un ballet de camions, pelleteuses, rouleaux compresseurs et autres engins de chantier occupe l’une des pistes de l’aéroport Nice-Côte d’Azur. Ce dernier a lancé la réfection de la quasi-intégralité de sa piste nord, tout en maintenant le trafic aérien, réduit à cause de la crise du coronavirus, sur sa piste sud.
mètres de long par de large
Des travaux gigantesques : il s’agit de reprendre 2 480 mètres de bitume sur les 2 600 de long de la piste, et cela sur l’intégralité de ses 30 mètres de large.
« Les seuils de piste, à chaque bout, avaient déjà été refaits il y a peu. Maintenant, il s’agit de faire le reste. Il a d’abord fallu raboter toute la piste sur 20 à 25 cm d’épaisseur. On va maintenant remettre la même épaisseur. D’abord une couche de fondation en grave non traitée c’est-à-dire en gros graviers. Puis une couche d’enrobé mélangé à des graviers plus fins. Et enfin, 6 cm de couche de roulement faite avec un bitume spécial qui n’est pas celui qu’on trouve sur les routes. Il est beaucoup plus rugueux pour favoriser l’adhérence, surtout au moment de l’atterrissage, pour les freinages », expertise Frédéric Gozlan, directeur technique des Aéroports de la Côte d’Azur.
tonnes d’enrobé nécessaires
Hier matin, les premiers 15 à 20 centimètres d’enrobé avaient été posés sur une partie de la piste. « On fait une pose en continu sur 18 mètres de large, au milieu, là où vont rouler les avions. Puis on fait les côtés », détaille Frédéric Gozlan.
En tout 15 000 m³ , soit 36 000 tonnes de graviers et de bitume, sont nécessaires pour la réfection de la piste. Malgré le fait que 20 % des déblais générés par le rabotage ont été réemployés dans la mise en place du nouvel enrobé, les quantités de matière à transporter et à transformer sont une problématique : «Çafait 2 500 camions soit 5 000 mouvements sur un mois de travaux… C’est énorme », atteste Frédéric Gozlan. D’où l’installation sur place, dans la zone sud de la plate-forme aéroportuaire, d’une centrale à bitume. « D’une part ça réduit la pollution, puisque tout est sur place, et ça évite tous ces mouvements de camions à travers le département. On évite d’engorger la circulation. Et on ne neutralise pas les deux centrales existantes qui se trouvent sur la [RM6] 202 et à Carros, donc on ne gêne pas les autres chantiers », vante Frédéric Gozlan.
La centrale à bitume de 13,80 m de haut et sous laquelle les camions se succèdent, a un débit de 300 à 500 tonnes d’enrobé par heure. Débit qui se régule en fonction de l’hygrométrie et de nombreux autres paramètres. Tout est commandé et supervisé électroniquement. « Pendant trois jours, il a fallu faire des réglages de calibrage d’étalonnage, en fonction de la qualité des cailloux, des spécificités de l’enrobé, commente Pascal, un ouvrier de l’entreprise Colas, devant les moniteurs de contrôle de la centrale. Au moindre problème tout s’arrête, et à nous de voir ce qui se passe et quels réglages il faut modifier. » Pas d’écart possible donc, en termes de qualité de l’enrobé : « Tout est contrôlé par deux laboratoires, interne et externe. C’est une question de sécurité. »
Selon le directeur technique de l’aéroport, « Le fait d’avoir les matériaux sur place et cette centrale, c’est bien pour nous parce qu’on a un flux continu de bitume, une garantie de qualité et de sécurité. Et parce qu’il faut que le bitume soit posé à chaud. »
engins, ouvriers en action de à heures
Un dépôt de carburant est aussi installé sur place, pour les plus de 130 engins en action continue sur le chantier.
Ces travaux de réfection, qui interviennent tous les dix ans, font travailler 200 ouvriers d’entreprises locales, qui s’activent sur le chantier en deux postes, de 5 à 22 heures. La livraison de la piste entièrement rénovée est prévue le 4 février.