Monaco-Matin

Tempête Alex : le bilan du Secours populaire français

Depuis le 2 octobre, près de 2 millions d’euros ont été récoltés pour les sinistrés. Cet argent a permis d’aider plus de 500 personnes et une vingtaine d’entreprise­s. Il reste encore à faire

- CÉLIA MALLECK

Le Secours populaire français au plus près des sinistrés. Depuis trois mois, l’associatio­n épaule les habitants des vallées de la Vésubie et de la Roya touchés par la tempête Alex. Hier, un premier bilan a été dressé par les secrétaire­s généraux départemen­tal et national, Jean Stellittan­o et Henriette Steinberg, dans les locaux de la fédération niçoise.

Depuis le 2 octobre, « 1,5 million d’euros ont été récoltés » grâce à la tombola organisée par le chanteur Julien Doré. Avec les « soutiens des entreprise­s et particulie­rs », l’enveloppe s’élève à 2 millions d’euros. C’est plus que le budget annuel de la fédération des Alpes-Maritimes en 2019.

 personnes aidées

Cet argent a déjà permis d’assister plus de 500 personnes et une vingtaine d’entreprise­s, selon les responsabl­es associatif­s. Une aide alimentair­e, matérielle et financière ; « concrète et rapide ».

« Il n’y a pas eu beaucoup d’aides concrètes depuis la tempête, à part les 1 500 euros du Départemen­t, estime Jean Stellittan­o. L’argent des collectivi­tés va prendre du temps avant d’être redistribu­é alors que les sinistrés en ont besoin aujourd’hui. Ça met le doute dans la tête des gens. » Pour combler les manques, l’associatio­n intervient partout et pour tout grâce à ses 2 000 bénévoles et plus de 500 permanents. «Onaaidéung­arage automobile à Saint-Martin-Vésubie, liste le secrétaire départemen­tal. On a payé la facture d’électricit­é d’une ferronneri­e à Tende et débloqué 2 700 euros pour lui permettre de racheter du matériel pour sa chaudronne­rie. Nous avons aussi aidé un forain à Breilsur-Roya. Ses deux camionnett­es ont été emportées et comme elles étaient assurées au tiers, l’assurance ne lui donnait rien. »

Où va l’argent ?

« Mais le Secours populaire ne donne pas de chèque, répète et martèle Henriette Steinberg. Il collecte de l’argent pour payer les factures d’électricit­é, d’énergie, les appareils ménagers ou de production endommagés, participer aux loyers… Il n’y a pas d’échange monétaire. L’argent versé peut ainsi être retracé par le donateur, ce qui crée un lien de confiance et une sécurité pour tous. Il y a une traçabilit­é absolue. »

Et des besoins infinis. « Aujourd’hui, personne n’est capable de dire combien il y a de sinistrés de la tempête, avoue le secrétaire général départemen­tal. La Métropole, le Départemen­t et les communes ont chacun leurs listes de sinistrés, mais il n’y a pas de listes uniques. » Et d’ajouter : « Il y a aussi des sinistrés directs et indirects, comme un couple de retraités habitant Saint-Martin-Vésubie. Leur maison et leur terrain n’ont pas été touchés, mais le chemin communal qui mène à leur propriété a été coupé en deux. Ils ont été obligés de louer un appartemen­t le temps que les travaux soient faits, en avril. On participe au paiement du loyer. » Il a fallu aussi soutenir les personnes relogées par les collectivi­tés dans des appartemen­ts vides. Les aider à se rééquiper. Et la tâche est loin d’être finie.

« Tous les jours, nous sommes face à de nouvelles situations », souffle Jean Stellittan­o. Pour répondre aux besoins, deux nouvelles antennes permanente­s du Secours populaire français vont voir le jour à Breil-sur-Roya et Saint-Martin-Vésubie. Au plus près des sinistrés de la tempête et de la Covid19.

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(Photo Eric Ottino) Jean Stellittan­o et Henriette Steinberg, secrétaire­s généraux départemen­tal et national de l’associatio­n.

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