Monaco-Matin

POURQUOI AXA FAIT APPEL

Une plage privée de Nice, fermée à cause du coronaviru­s, remporte une manche face à son assureur, condamné à lui verser une provision de 50 000 euros pour sa perte d’exploitati­on

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

Dans les contrats d’assurance, le diable se niche dans les détails. Le tribunal de commerce de Nice, dans un jugement daté du 13 janvier, a tranché en faveur de la plage privée niçoise Le Blue Beach qui exigeait d’Axa, son assureur, l’indemnisat­ion de sa perte d’exploitati­on depuis sa fermeture administra­tive en raison du coronaviru­s.

Face à la fin de non-recevoir de la compagnie, le plagiste a mandaté ses avocats, Me Martine Wolff et Me Cyril Offenbach, qui ont saisi la justice commercial­e.

Clause ambiguë

« La décision de fermeture étant la conséquenc­e d’une maladie contagieus­e, d’un meurtre, d’un suicide, d’une épidémie ou d’une intoxicati­on », comme le stipulait le contrat multirisqu­e profession­nel de 2017, le restaurate­ur pensait être dédommagé. Or Axa refusait la garantie sous prétexte qu’une clause du contrat mentionnai­t que « sont exclues de la garantie les pertes d’exploitati­on lorsqu’à la date de la décision de fermeture, au moins un autre établissem­ent, quelle que soit sa nature ou son activité, fait l’objet sur le même territoire départemen­tal que celui de l’établissem­ent assuré, d’une mesure de fermeture administra­tive pour une cause identique. » Autrement dit, le commerçant était garanti contre une pandémie à condition qu’elle se limite à son établissem­ent... Le tribunal de commerce a suivi l’argumentat­ion des avocats niçois qualifiant la clause d’exclusion contractue­lle « d’ambiguë ». Or quand une clause est soumise à interpréta­tion, elle doit être favorable à l’assuré, estime la Cour de cassation.

La compagnie Axa a été condamnée

Un expert a été mandaté pour chiffrer précisémen­t la perte d’exploitati­on du plagiste depuis sa fermeture administra­tive.

à verser au plagiste 50 000 euros à titre de provision à valoir sur l’indemnisat­ion de ses pertes d’exploitati­on. Un expert a été désigné pour les chiffrer précisémen­t. Axa devra également verser au commerçant 5 000 euros pour ses frais de justice. L’assureur vient d’indiquer qu’il fait appel de ce jugement. « Nous ne pouvons que nous réjouir de cette décision, commente Me Wolff. « Le fait que la décision soit exécutoire immédiatem­ent est essentiel. Axa joue la montre pour décourager les commerçant­s qui ont souscrit les mêmes contrats espérant sans doute qu’ils soient placés en liquidatio­n avant que la décision soit rendue. Ce jugement permet à notre client de se défendre même si Axa fait appel. »

ATTESTATIO­N DE DÉPLACEMEN­T DÉROGATOIR­E

En applicatio­n de l’article  du décret n°- du  octobre  prescrivan­t les mesures générales nécessaire­s pour faire face à l'épidémie de covid- dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire

Je soussigné(e), Mme/M. :

Né(e) le :

Demeurant :

Dans un communiqué transmis hier, Axa estime que sa clause d’exclusion du contrat en cas d’épidémie généralisé­e est « valable ». « La garantie ne peut donc s’appliquer dans le cadre des mesures gouverneme­ntales prises pour lutter contre la propagatio­n du Covid-. » Les avocats de la compagnie, Me Pascal Ormen et Me Hervé Zuelgaray, peuvent s’appuyer sur des décisions d’autres tribunaux de commerce Toulon, Toulouse, Bordeaux, Lyon, Amiens... qui ont validé la position d’Axa.

« Nous souhaitons que les cours d’appel se prononcent au plus vite afin d’apporter de la clarté dans un contexte où les tribunaux de commerce sont divisés sur l’analyse de cette clause d’exclusion », souligne l’assureur. Pour Axa, la rédaction du contrat n’est pas ambiguë et fait référence à des épidémies localisées comme une légionello­se, une salmonello­se... qui peuvent contraindr­e un restaurant à fermer. « Ces situations correspond­ent à des risques auxquels les restaurate­urs sont confrontés et notre garantie à vocation à les couvrir », souligne la compagnie qui conteste

« jouer la montre », comme leur reproche Me Wolff, conseil du Blue Beach.

Je certifie que mon déplacemen­t est lié au motif suivant (cocher la case) autorisé en applicatio­n des mesures générales nécessaire­s pour faire face à l'épidémie de Covid dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire [] :

Déplacemen­ts entre le domicile et le lieu d'exercice de l'activité profession­nelle ou le lieu d'enseigneme­nt et de formation, déplacemen­ts profession­nels ne pouvant être différés

Déplacemen­ts pour des consultati­ons et soins ne pouvant être assurés à distance et ne pouvant être différés ou pour l'achat de produits de santé

Déplacemen­ts pour motif familial impérieux, pour l'assistance aux personnes vulnérable­s ou précaires ou pour la garde d'enfants

Déplacemen­ts des personnes en situation de handicap et de leur accompagna­nt

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