Monaco-Matin

« Hâte de franchir le Cap Horn »

- La navigatric­e niçoise fait le récit de son Vendée Globe chaque dimanche.

« Je pense que j’ai gagné le record, ou pas loin, du temps passé dans une dépression sur ce Vendée Globe. Elle a duré environ  jours. Cinq jours dans plus de  mètres de creux, des vagues qui déferlaien­t, des vents allant jusqu’à  noeuds, c’est le maximum que j’ai eu. Donc,  jours quasiment tout le temps à l’intérieur du bateau. J’avais bien anticipé pour ce passage météo difficile, en réduisant les voiles, en amarrant tout ce qui pouvait s’envoler ou s’arracher sur le pont à cause des grosses vagues ou des grosses risées... J’ai aussi beaucoup travaillé sur le relâchemen­t, essayé de garder des pensées positives, parce qu’il y a des moments où ce n’était pas drôle, où c’était un peu stressant. Mon bateau, le Pingouin, en a vu d’autres des tempêtes, ça c’est certain ; et des pires, je pense ! Et moi aussi, j’ai connu du mauvais temps, mais quand on y est, il faut réussir à rester lucide et objectif sur la situation. J’ai quand même pu dormir un peu, quelques heures par jour, à me nourrir aussi, et maintenant qu’il y a  noeuds de vent, et que je ne suis plus très loin du point Némo,

Le carnet de bord d’Alexia Barrier j’ai’impression qu’aujourd’hui (hier) estunjour«de vacances ». D’ailleurs, j’en ai profité pour recharger mes batteries, je viens de dormir presque  heures d’affilée ! C’est absolument incroyable ! Bon, je me suis quand même réveillée quelques fois pour contrôler que tout allait bien, et il y a deux grains qui sont passés par là, avec des vents allant jusqu’à  noeuds, mais mon bateau m’a laissé tranquille et je l’en remercie…

À part ça, il y a Samantha Davies pas très loin de moi. Elle n’est plus en course, mais je peux vous dire que c’est quand même un facteur super énergisant. Avec Sam, on se connaît bien. Du coup, on parle de météo, de nos manoeuvres, un peu de tout... On échange par messages, et c’est très motivant. Ari (Huusela) n’est pas loin derrière, non plus. Et devant moi, il y a le cap Horn, qui s’annonce... J’espère y être autour du  janvier et ce sera donc le dernier point de parcours avant la ligne d’arrivée des Sables d’Olonne. J’ai vraiment hâte d’y être, vous ne pouvez pas vous imaginer ! »

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