La saison est-elle finie?
Le Premier ministre devrait annoncer aujourd’hui que les remontées mécaniques ne rouvriront pas au mois de février. Le coup de grâce pour les professionnels de la montagne ?
C’est un deuxième coup de massue auquel sont en train de se préparer les professionnels de la montagne. Plutôt confiants fin novembredébut décembre quant à l’ouverture des stations de ski, ils ont déjà dû faire une croix sur des vacances de Noël qui s’annonçaient exceptionnelles au vu de l’enneigement. Nouvelle année, nouvel espoir avec l’optique de vacances de février, plutôt tardives (à partir du vendredi 19 février pour notre zone, elles commencent vendredi 5 pour d’autres), qui auraient permis de limiter la casse. D’autant que les stations, comme on a pu le voir à Noël et le week-end dernier, font le plein d’amoureux de la montagne et d’une nouvelle clientèle d’Azuréens qui monte s’y réfugier.
Mais après avoir annoncé, la semaine dernière, que les remontées mécaniques ne rouvriraient pas avant le 1er février, le Premier ministre semble être en passe, aujourd’hui, de tirer un trait sur le mois complet.
Questions sanitaires avant tout
« Quand je parle avec certains de mes homologues et que j’entends certains dire que telle autorité, souvent décentralisée, privilégie les questions économiques aux questions sanitaires, pas question », a-t-il déclaré lundi soir dans l’émission C à vous sur France 5. Une position qui colle à celle du secrétaire d’État au Tourisme, JeanBaptiste Lemoyne, lundi, sur France Culture, alors même qu’il poussait, début janvier, les Français à maintenir leurs réservations pour ces vacances : «On sait combien le mois de février est important, mais on doit aussi composer avec ces variants qui n’étaient pas prévus au mois de décembre et sont apparus fin décembre, début janvier, at-il prévenu. La situation sanitaire devra guider les décisions. »
« Sans ski, tout est fini »
Une décision qui devrait donc être de laisser les stations fermées en février. Et si dans le département, les stations de ski tentent de tirer leur épingle du jeu en développant toutes sortes d’activités hors ski et en profitant d’une clientèle locale, notamment familiale, qui monte à la journée, la perspective d’une non-ouverture continue de susciter l’incompréhension. «On met à mal une économie de montagne qui a été difficile à mettre en place, regrette le directeur de La Colmiane et de l’École du ski français de la station, Yannick Garin. On est en train de faire croire aux gens que sans le ski, le territoire vit. Mais non, le territoire meurt. Le tout-ski c’est fini mais sans ski, tout est fini. La première chose qui fait venir les gens en station : c’est le ski. »
Février ou jamais
Là, c’est tout un écosystème qui est mis en péril. Pour les professionnels de l’hiver, comme les moniteurs, les pisteurs ou encore les loueurs, « une fois que l’hiver est passé, il est passé, lâche Yannick Garin. Et s’il n’y a pas d’ouverture aux vacances de février, les stations n’ouvriront pas. Tout le monde est prêt à tout, à toutes les contraintes, pour ouvrir. »
Des aides
Mi-décembre, un « plan montagne » de 400 millions d’euros a été annoncé par le gouvernement pour soutenir les stations avec l’élargissement du fonds de solidarité à tous les commerçants ainsi qu’aux moniteurs de ski ou encore le chômage partiel pour les saisonniers embauchés. À noter, aussi, une compensation à hauteur de 70 % des charges fixes des remontées, tant publiques que privées. Même si, pour l’instant, sur ce dernier point, « rien arrive et personne ne sait comment obtenir ces aides », relèvent certains.