Monaco-Matin

« Les jeunes sont les premiers mis au chômage »

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Avec 1 782 d’inscrits à la Mission locale Est 06 en 2020, la structure a vu le nombre de jeunes de 16 à 25 ans qu’elle accompagne augmenter de 30 % depuis la rentrée de septembre.

« Habituelle­ment, nous avons environ 46 % de “sorties positives”, c’està-dire de jeunes qui trouvent un emploi ou une formation au bout d’un an. Cette année, nous n’en avons enregistré que 24 %, soit 734 entrées en emploi et 176 entrées en formation », s’inquiète Zied Essid, directeur de la Mission locale Est 06.

Trois profils de nouveaux inscrits

Trois profils se dessinent parmi ces nouveaux inscrits. Il y a d’abord les jeunes en décrochage scolaire. « Une tendance que l’on avait déjà observée lors du premier confinemen­t et qui s’est confirmée dès la rentrée de septembre. »

Pour eux, le gouverneme­nt a étendu l’obligation de formation jusqu’à 18 ans.

Il y a également les jeunes en apprentiss­age « qui n’ont pas pu intégrer les centres de formation. » Pour faciliter l’embauche des apprentis, Une enveloppe d’1 milliard d’euros a été mise sur la table, de sorte qu’il ne coûte rien ou presque à l’entreprise lors de la première année de formation.

Enfin, il y a ceux directemen­t victimes de la crise économique qui ont perdu leur emploi. « Les jeunes sont les premiers mis au chômage mais ce sont aussi les premiers repris », note le directeur de la Mission locale. Pour eux, la structure d’accueil veut doubler le nombre de bénéficiai­res de la Garantie jeunes à Menton. Ce dispositif, pour les 16-25 ans, permet de combiner accompagne­ment de Mission locale en vue d’une réinsertio­n profession­nelle

et versement d’une allocation de (*)

497,01 €/mois.

En 2020, quelque 230 jeunes ont bénéficié de ce dispositif à Menton et retrouvé un contrat de travail sur un marché de l’emploi forcément bouleversé par la crise sanitaire.

« Les offres dans le secteur du service sont en nette baisse. En revanche, on observe une légère augmentati­on dans le social et le commerce de proximité. Une demande plutôt structurel­le que conjonctur­elle. »

« Les moyens sont là »

Les entreprise­s de livraison à domicile se développen­t également. Pas assez en revanche pour combler la chute des embauches en hôtellerie-restaurati­on, secteur particuliè­rement porteur sur le territoire. « Nous orientons les jeunes vers les secteurs qui embauchent, évidemment. Ils compensent de manière partielle la perte. »

Pour mieux encadrer son action, la Mission locale a renforcé son équipe avec trois salariés supplément­aires. « Nous comptons en embaucher trois autres », espère Zied Essid, qui assure : « les moyens sont là».

Malgré tout, l’année 2021 sera encore difficile. « À l’heure actuelle, nous sommes plutôt dans une logique d’amortisseu­r que d’expansion. Il y aura encore des destructio­ns d’emploi mais il y aura aussi des créations. »

* Ateliers d’aide à la recherche d’emploi, rédaction de CV et de lettre de motivation, connaissan­ce de la vie en entreprise et du tissu économique local, maîtrise de la communicat­ion verbale et non verbale…

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Zied Essid, directeur de la Mission locale Est .

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