Monaco-Matin

Raffaella, de Sciences Po Menton : « La crise a bouleversé tous mes plans »

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« Il y a un an, si on m’avait dit que je serais encore à Menton en 2021, j’aurais rétorqué “non, c’est impossible” Et pourtant, la crise sanitaire a bouleversé tous mes plans », confie Raffaella, élève en première année à Sciences Po Menton Moyen-Orient. Originaire de la cité du citron, la jeune femme avait initialeme­nt prévu de partir étudier à l’Institut d’études politiques (IEP) de Bordeaux. « Car il y a une filière de langue italienne et une partie du cursus devait se dérouler à Turin. J’avais été reçue mais, étant donné l’ampleur de la crise sanitaire, j’ai décidé de choisir le campus de Menton. » Échaudée par le premier confinemen­t de mars 2020, Raffaella a préféré rester vivre chez ses parents. « J’avais toujours en tête l’éventualit­é d’autres confinemen­ts. Je souhaitais éviter de faire des allers et retours et je ne voulais pas que mes parents paient un appartemen­t à Bordeaux pour rien. »

« J’ai fait peu de rencontres »

Depuis sa rentrée en septembre à Menton, Raffaella vit une année vraiment particuliè­re. « Déjà, nos deux semaines d’intégratio­n ont dû être stoppées. Résultat, je n’ai pas pu faire connaissan­ce avec toutes les personnes de ma promo. » Raffaella limite également ses sorties. Car la Mentonnais­e vit avec ses parents et ne veut pas ramener le virus chez elle. « J’ai évité des apéros avec des étudiants que je ne connaissai­s pas afin de préserver mon entourage. »

Puis, lors des vacances de la Toussaint, le deuxième confinemen­t a été annoncé. Le campus s’est alors vidé de presque tous les étrangers inscrits à Sciences Po Menton. « Tous ceux qui passaient les vacances chez eux aux États-Unis, en Angleterre ou à Dubaï ne sont pas revenus. Depuis, ils suivent – comme nous tous – les cours exclusivem­ent en visioconfé­rence. » Mais les cours à la maison demandent une vraie adaptation. « C’est parfois compliqué de se concentrer derrière un ordinateur. Je suis de nature curieuse et certains cours – pourtant passionnan­ts – perdent de leur charme. » Raffaella pensait perfection­ner son anglais en rentrant à Sciences po Menton… c’était sans compter l’inattendue crise mondiale. « J’avais hâte de rencontrer des personnes des quatre coins du monde et d’échanger avec eux. Si l’on choisit Sciences Po, c’est aussi pour cette dimension internatio­nale. »

« Heureuseme­nt, je suis entourée de ma famille »

Pour autant, la jeune femme s’estime préservée. « Certains étudiants vivent très mal cette période de Covid car ils n’ont pas pu partir à l’étranger ou ils ont dû revenir chez leurs parents à contrecoeu­r. D’autres se sentent très isolés. Heureuseme­nt, je suis entourée de ma famille. » Seul petit regret pour la Mentonnais­e : ne pas avoir pu dire au revoir à ses camarades du lycée. « Le départ a été brutal. Le 13 mars 2020, lors du premier confinemen­t, on pensait se retrouver deux semaines plus tard. Finalement, nous ne sommes jamais revenus. Cette transition entre lycée et Sciences Po n’a pas eu lieu, comme si une étape avait été oubliée dans le temps. »

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À cause de la crise sanitaire, Raffaella a fait le choix de rester étudier à Sciences Po Menton.

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