Système débrouille
Malgré la crise sanitaire, nous avons réussi à sauver notre filière CAP hôtellerie-restauration », confie avec soulagement Pascale Monrosty, proviseure du lycée professionnel Paul-Valéry de Menton. Au quotidien, les élèves utilisent le restaurant d’application de l’école – prévu initialement pour recevoir du public – afin de préparer le déjeuner aux autres camarades du lycée. Une bonne façon de s’exercer dans les conditions réelles. Pour les stages, les jeunes ont pu malgré tout être accueillis par de nombreux professionnels mentonnais. En effet, certains restaurants se sont mis à la vente à emporter. Une autre partie des lycéens a pu effectuer son stage dans les cuisines des collèges de la Ville.
«Un solide allié : Monaco
Côté hôtellerie, certains établissements comme Le Méditerranée de Menton proposent un room service. Le Prince de Galles ou le Petit Prince à Menton continuent de s’activer en cuisine pour livrer des repas chauds aux gendarmes. Enfin, le lycée peut compter sur un solide allié : Monaco. « La grande majorité de nos lycéens sont partis en stage en Principauté, pays où les restaurants restent ouverts. »Enrevanche, pour les élèves qui avaient
Au lycée Valéry, les élèves de CAP hôtellerie-restauration ont pu trouver des stages grâce à la vente à emporter chez les restaurateurs et le room service chez les hôteliers. Mais aussi grâce à Monaco.
obtenu leur CAP hôtellerie-restauration l’an dernier, l’insertion professionnelle est très compliquée. « C’est pourquoi la plupart ont fait le choix de revenir une année de plus afin d’obtenir la mention complémentaire “barman” », précise Pascale Monrosty. Pour l’heure, tous les élèves en contrat d’apprentissage sont bien sûr au chômage partiel. Mais, une fois que l’activité reprendra dans les restaurants et les hôtels, la proviseure espère un engouement pour l’alternance. « Il est certain que les employeurs auront besoin de main-d’oeuvre pour relancer leur activité et cela pourrait profiter à nos élèves. »
Du côté des filières professionnelles au lycée Curie, l’équipe pédagogique s’est pliée en quatre pour que le quotidien des lycéens soit le meilleur possible. En dépit du contexte peu amène. « Il y a eu un passage très compliqué au retour de la Toussaint. Entre la crise sanitaire, Samuel Paty et la tempête Alex dans la Roya, c’était vraiment difficile pour eux », souligne Christophe Moreau, directeur délégué aux formations professionnelles. Bonne nouvelle malgré tout : les lycéens des trois filières industrie ont
Un contexte anxiogène
Concernant les enseignements au sein de l’établissement, les effectifs peu élevés en filière pro ont permis de dédoubler les classes pour que les 250 élèves suivent des cours comme en temps normal. Christophe Moreau explique par ailleurs avoir modifié les emplois du temps pour éviter au maximum que les jeunes aient des trous dans la journée. « Le masque, les dispositifs mis en place au restaurant scolaire pour qu’il y ait le moins de contact possible, beaucoup de choses restent anxiogènes pour eux, note-il malgré tout. C’est certain qu’on leur vole un peu leur jeunesse… »
Dossier : Charline ANDRIEUX, Marie CARDONA, Alice ROUSSELOT, Stéphanie WIÉLÉ ET ALICE PATALACCI Photos : Sébastien BOTELLA, Jean-François OTTONELLO