Monaco-Matin

Puget-Théniers se convertit au masque obligatoir­e

Pour les habitants, le port du masque désormais obligatoir­e n’est ni une surprise, ni une révolution. Cela annonce surtout l’arrivée du virus au village Le maire allait prendre un arrêté

- A. L. alouchez@nicematin.fr

Sur la carte, c’est le seul point rouge du secteur. Depuis l’arrêté préfectora­l du 12 janvier, le port du masque est obligatoir­e partout à Puget-Théniers (1 860 habitants en 2018, selon l’Insee). Le chef-lieu de la vallée du Var et de la communauté de communes des Alpes-d’Azur est seul, dans le coin à avoir gagné le gros lot. « Une aberration», selon Michel Volange, 72 ans, qui papote avec ses amis, au centre du village. « Dans les grandes surfaces, oui. En ville, où ils sont les uns sur les autres. Mais ici, on n’en a pas besoin. » Le masque, le couvrefeu, les restaurant­s fermés… Ils râlent. Mais ils jouent volontiers le jeu, comme la plupart des personnes rencontrée­s hier midi.

« C’est triste au village »

Affichette­s de la mairie, tournée préventive des gendarmes dimanche… Le message semble passé, même si la tradition du café du matin, en petit groupe, a la vie dure. Il faut bien compenser : « C’est triste au village, depuis qu’on peut plus boire l’apéro », justifie un homme. Mais pour beaucoup, il était temps. Eux qui s’étaient déjà habitués progressiv­ement à porter le masque dans les commerces. « Au début, c’était compliqué, personne ne le mettait, on devait faire la remarque plusieurs

Pour de nombreux villageois, l’obligation du port du masque est une décision est rassurante.

fois », se souvient Charlotte Noël, à O’kfe. « Maintenant, ils sont vraiment respectueu­x, sourit Nadine Garcia, à la boucherie. Ils marchent à la baguette ! »

« On s’est habitués, abonde une ado. Le matin, ça nous réchauffe ! » Sur la place, on discute de l’efficacité des masques. Mais le plus important est peut-être le message qui l’accompagne. Désormais, il faut prendre le virus au sérieux. Surtout ici, au centre névralgiqu­e d’un vaste territoire, avec hôpitaux et établissem­ents scolaires. « Vu qu’il y a l’école et le collège, les gens ont vite compris », poursuit Charlotte Noël.

Les nouvelles et les rumeurs vont vite

Hier, pour illustrer l’arrivée du virus au village, beaucoup ont évoqué le collège (voir par

Le maire de Puget-Théniers, Pierre Corporandy n’a pas été surpris de la décision préfectora­le. « Vu l’évolution de la Covid sur la commune et les alentours… J’étais moi-même en train de prendre un arrêté municipal. La mesure a été bien accueillie, les gens voient bien que ça a gagné le territoire. » Sur la dernière campagne de tests,  personnes ont été testées positives, sur .

S’il avait pris un arrêté (comme l’a fait le maire du village d’Ascros), le maire aurait dû cibler certains secteurs. Mais il s’en tient à l’intégralit­é de la commune, pour l’instant. « N’importe quel maire peut amender ou modifier l’arrêté préfectora­l. Pour le moment, je n’en vois pas la nécessité. Si on doit mettre ou enlever le masque à une rue près, ce n’est pas très logique ».

ailleurs). Les nouvelles et les rumeurs vont vite. Les Pugétois sont nombreux, désormais à avoir une connaissan­ce qui a été testée positive. Circule désormais un autre bruit. « Les gens ont plus peur, soulève une retraitée. Ça aurait dû être obligatoir­e partout dès le premier confinemen­t. Là, c’est bien. Maintenant, il faudrait que les gens qui l’ont restent en quarantain­e. Je ne donnerai pas de nom, mais j’en connais qui continuent de sortir».

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(Photo A.L.)
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