Monaco-Matin

Les masques en tissu sont-ils toujours fiables ?

Le Haut Conseil de la santé publique ne veut plus de masques artisanaux ou de catégorie 2. La bonne volonté des couturière­s du dimanche serait insuffisan­te pour faire rempart aux variants

- FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

On ne mélange pas les torchons et les serviettes. En matière de protection, le cousu main ne vaut pas l’industriel. Voici pourquoi le Haut Conseil de la santé publique recommande de délaisser le « fait maison » au profit des masques de grande production, fussent-ils en tissu. Pourquoi cette distinctio­n ? Parce que les variants nouvelleme­nt apparus de GrandeBret­agne et d’Afrique-duSud nécessiten­t un degré de protection plus élevé. Et pourtant, tout cela ne manquait pas de bonne volonté. Partout, des couturière­s du dimanche (et quelques couturiers à la petite semaine) avaient fait preuve d’une belle mobilisati­on pour une fabricatio­n à tout-va. Il y en avait pour tous les goûts. De toutes les couleurs. Même à fleurs. On frémit en revoyant, avenue Jean-Médecin, ce retraité avec un filtre

Les masques « artisanaux » ne protégerai­ent pas contre les variants anglais ou sud-africains.

à café sur le nez ou ce jeune homme qui avait glissé dans un bout de chiffon tendu par un élastique en bout de course le rembourrag­e du soutien-gorge de sa copine. Authentiqu­e ! Il faut dire que l’on nous avait dit, d’abord, que le masque n’était pas indispensa­ble. Avant de nous persuader du contraire, si bien qu’aujourd’hui, on l’accroche machinalem­ent à la première occasion.

Quels masques en catégorie  ?

Terminé. Il ne peut désormais y avoir de place que pour la meilleure qualité. Le masque « premium » doit être la règle. Aux orties, la catégorie 2 et le modèle artisanal qui, même cousu de bonnes intentions, ne ferait pas barrage aux variants.

En résumé, se concentrer sur les masques chirurgica­ux ou sur ceux en tissu, mais de catégorie 1, selon la norme Afnor. Ceux préconisés filtrent à 90 %. Au minimum. Alors qu’il est impossible de connaître les performanc­es des masques bricolés. De même, le HCSP conseille d’abandonner les modèles industriel­s en tissu, même s’ils respectent la norme Afnor catégorie 2 filtrant au moins 70 % des particules de trois micromètre­s.

Ces nouvelles dispositio­ns font déjà râler un certain nombre de Français. Il ne s’agit pourtant pas de jeter à la poubelle tous les masques en tissu, les meilleurs d’entre eux se révélant au moins aussi efficaces que les masques chirurgica­ux jetables. Avec l’avantage pour les premiers d’être lavables plusieurs fois, donc réutilisab­les.

Autre enseigneme­nt récent du HCSP, il n’est pas recommandé pour le grand public de porter des masques FFP2. Une étanchéité totale conditionn­e leur qualité de filtration. Déjà que, trop souvent, on porte assez mal cet équipement, il n’y a plus qu’à le mettre sous le nez pour voir l’indice de protection s’effondrer. Et comme toujours, bien aérer les pièces, se laver les mains avec soin, respecter les gestes barrières et la distanciat­ion, en observant bien une distance de deux mètres avec son prochain…

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(Photo Dylan Meiffret)

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