Monaco-Matin

Les remontées mécaniques ne rouvriront pas en février

Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État au Tourisme, l’a indiqué hier : on ne skiera pas en février. Les remontées mécaniques ne rouvriront pas, on s’achemine vers une année blanche

- FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

Les canons à indemnisat­ion se substituer­ont aux canons à neige. C’est en ces termes que le secrétaire d’État au tourisme a évoqué le coup de pouce qui sera donné aux stations, privées en février de l’essentiel de leur activité.

Les remontées mécaniques ne rouvriront pas. L’inverse serait, en tout cas, «une perspectiv­e hautement improbable ». Sans se montrer définitif, Jean-Baptiste Lemoyne l’a clairement laissé entendre : « On s’achemine vers une année blanche. » Cette confirmati­on d’une rumeur qui circulait depuis longtemps n’est évidemment pas un bon signal pour un secteur qui représente entre 250 000 et 400 000 emplois directs et indirects. Le secrétaire d’État l’a rappelé : si les stations ont ouvert leurs portes à Noël, et si des Français s’y sont résolus à ne pas skier, le taux d’occupation aura été compris entre 20 et 35 %, contre 95 % habituelle­ment.

Ce sont, bien sûr, les mauvais chiffres de la pandémie qui justifient cette décision. Décision révélée en fin

La station d’Auron, tristement vide.

d’après-midi, alors qu’un Conseil de défense s’était tenu le matin et qu’entretemps, le monde de la montagne avait été sollicité lors d’un échange en visioconfé­rence.

« Très difficile »

Frédéric Gil, directeur des stations d’Auron et Isola, s’y attendait. Toutefois, le choc est rude.

« On avait déjà une tendance forte qui avait été donnée par le Premier ministre lundi soir. On ne se faisait guère d’illusions. »

Il s’agit maintenant de limiter au maximum l’impact de cette décision, tant sur le plan économique qu’en matière sociale. Les mesures de recours au chômage partiel nous permettent de limiter les dégâts, les stations de Nice-Côte d’Azur ont maintenu par ailleurs la mise à dispositio­n des logements de fonction pour que les saisonnier­s ne se retrouvent pas dans une situation trop précaire. Avec cent cinquante personnes par station pour toutes les opérations touchant aux remontées ou à l’entretien des pistes, l’enjeu n’est pas négligeabl­e. D’autant que toute l’économie de la montagne repose largement sur l’exploitati­on du domaine skiable.

« C’est à l’image de ce que l’on vit depuis maintenant presque un an », conclut Frédéric Gil. « C’est très, très difficile. On reprend espoir, on retrouve des situations où la vie redevient à peu près normale, puis on repart en arrière. Ce qui joue sur le moral de tout le monde, c’est le fait d’être en permanence dans une gestion de l’incertitud­e. Que faire d’autre que de faire avec ? »

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(Photo Eric Ottinp)
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