A l’écoute des victimes de violences sexuelles
Les enfants, les adolescents et les parents confrontés à cette terrible réalité ne sont pas seuls. Sur la Côte d’Azur, plusieurs structures sont là pour les écouter, les aider, parfois les mettre à l’abri
À Monaco, une association vous prend la main jours sur
Parce que le sentiment de honte l’emporte. Parce que l’idée même de devoir se confier à la police est insurmontable. Parce qu’elles se disent que le temps fera son oeuvre. Parce qu’elles ne savent pas vers qui se tourner… Pour toutes ces raisons, et bien d’autres, les victimes de violences sexuelles se murent dans le silence. La solitude. À Monaco, l’Association d’Aide aux Victimes d’Infractions (AVIP) est un phare depuis 2014. Un lieu de parole et d’écoute à toute heure du jour comme de la nuit. «Il faut être là quand la parole se libère », résume Valérie Campora, directrice générale. « C’est un accompagnement de A à Z, notamment au moment du dépôt de plainte, qui est toujours compliqué. »
« Une forte recrudescence »
Pour créer et entretenir la confiance des victimes, l’association compte deux personnes à temps plein, des thérapeutes internes et des spécialistes extérieurs pour des suivis gynécologique et psychologique. Des intermédiaires en lien constant avec les urgences du Centre hospitalier Princesse-Grace, où le personnel est formé pour faire face à ces cas de détresse, et la Sûreté publique. Et malheureusement, l’année 2020 a été marquée par «une forte recrudescence » des violences sexuelles à Monaco, essentiellement dans le monde du travail et dans le cercle amical. Moins dans le huis clos familial.
En 2021, c’est à la jeunesse
que l’AVIP souhaite s’adresser. Pour tuer le mal dans l’oeuf. « Malheureusement les jeunes ont facilement accès à la pornographie dès le collège aujourd’hui. Une concurrence malsaine s’établit entre jeunes filles qui se mettent en scène, et celles qui ne se prêtent pas à certains actes en
pâtissent. » Un avilissement parfois public. A Monaco, où jupe, short court ou débardeur sont proscrits dans le milieu scolaire, une jeune fille de 13 ans a récemment témoigné avoir subi des insultes dans la rue car elle portait un jean troué. Quelques mots pour autant de maux collés à la peau parfois à jamais. D’où la mission de l’AVIP de libérer la parole. Et, surtout, de ne jamais juger. Au contraire, toujours rappeler à la victime qu’elle est victime.
Association d’Aide aux Victimes d’Infractions (AVIP). Tél : (+377).93.25.00.07 (7j./7 24h/24) et avipmonaco.org/fr/