Monaco-Matin

Atteinte d’une grave maladie, elle doit passer ses examens en présentiel

- CÉLIA MALLECK cmalleck@nicematin.fr (1) Le prénom a été changé à sa demande.

Sylvia (1) est en deuxième année à la fac de Sciences de Nice. Comme beaucoup d’étudiants, elle a dû passer ces derniers jours les examens du premier semestre en présentiel. Malgré ses pathologie­s orphelines et le désaccord de ses médecins qui lui préconisai­ent 15 jours de repos. « Avant les vacances de Noël, mes professeur­s étaient d’accord pour que je passe les partiels à distance, expliquet-elle. Mais ils sont revenus sur leur décision pour des raisons d’égalité des chances. Ça m’a beaucoup blessée. L’égalité des chances ne peut pas s’appliquer pour les gens malades. » Sylvia a la maladie des os de verre et est atteinte d’une forte anémie. Ses os sont très fragiles, ses globules rouges trop petits. Elle fait donc partie des personnes à risque face au Covid-19.

« Je suis encore en convalesce­nce »

« J’ai attrapé le virus le mois dernier, souffle-t-elle. Je suis encore en convalesce­nce. Je fais des prises de sang toutes les semaines à l’hôpital pour surveiller mais ça n’évolue pas bien. » Tous les jours, elle doit lutter contre une extrême fatigue et de l’arythmie. « Il y a des jours où je n’arrive pas à marcher. J’ai dû prendre un taxi pour aller à mon dernier partiel. » Pourtant, l’université refuse de l’évaluer en distanciel. Pour les étudiants malades, Covid ou non, la seule solution c’est de passer les rattrapage­s en juin.

« Je ne demande pas la charité »

« Mes médecins m’ont déconseill­é d’y aller mais j’ai travaillé toutes les vacances de Noël. Le 11 juin, nos partiels du deuxième semestre commencent. Donc il faudra passer deux sessions de rattrapage en même temps ? J’ai envie de réussir mon année. »

Et d’ajouter : « Ce n’est quand même pas de ma faute si je suis malade ! Il y a certaineme­nt d’autres personnes dans la même situation que moi, ou pire. On a le droit de se protéger. S’il arrive quoi que ce soit, à qui va la responsabi­lité ? » Et de conclure : « L’université a les moyens de faire les examens en distanciel, comme elle l’a fait jusqu’à présent. Je ne demande pas la charité mais un peu d’humanité. »

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(Photo Cyril Dodergny) Depuis le début du mois, les partiels se tiennent en présentiel. Pour les étudiants malades, Covid ou non, la seule solution c’est de passer les rattrapage­s en juin.

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