Monaco-Matin

« On se prend vite au jeu »

Invité surprise, Esteban Ocon a célébré hier les 50 ans du premier triomphe d’Alpine à Monaco en ouvrant la route avec une A110S. L’occasion de découvrir un frisson très différent de la F1

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Attention, sur les routes du e Rallye MonteCarlo, un anniversai­re peut en cacher un autre. Ainsi, tandis que la doyenne des compétitio­ns routières souffle sa e bougie, cette semaine, Alpine crée aussi l’événement en célébrant les  ans de la première victoire de sa mythique Berlinette en Principaut­é décrochée par le Suédois Ove Andersson. Hier, cinq A RGT, cravachées notamment par Cédric Robert et Emmanuel Guigou, des « pointures », sont parties à l’assaut des épreuves spéciales. De quoi sceller le come-back tant attendu de la firme au « A fléché » dans la cour des grands. Heureuse surprise, un certain Esteban Ocon a ajouté sa pierre à l’édifice. Ouvreur de luxe, le pilote de F maison s’est glissé dans le baquet d’une AS frappée de son numéro fétiche, le . Un joujou extra avec lequel il a parcouru les deux ES de l’étape initiale  minutes avant sa majesté Sébastien Ogier avant de faire un « stop and go » devant notre magnéto.

Esteban, vous voilà pilote de rallye. Vous en rêviez ?

C’est une discipline que je suis depuis longtemps. Depuis tout gamin, je regarde les images du WRC avec les yeux écarquillé­s. Donc je ne vous cache pas que l’envie de vivre une expérience telle que celle-ci me titillait. Commencer ma trajectoir­e de pilote Alpine F au volant d’une AS sur les routes du MonteCarlo, c’est un clin d’oeil sympa.

Peut-on dire que vous avez découvert un autre monde ?

Ah oui, clairement ! Bon, la voiture, je la contrôle, pas de problème. Mais la philosophi­e est complèteme­nt différente. Il faut modifier plein de paramètres. Intégrer plein de spécificit­és. S’adapter, quoi ! Là, je ne roulais pas du tout à  %. Aucun risque. On n’était pas là pour affoler le chrono, d’autant qu’il s’agit d’une voiture de série. Mais les sensations sont allées crescendo. On se prend vite au jeu.

Pour vous, le pistard, quelle est la principale difficulté ?

Les changement­s d’adhérence, d’abord. Parfois, on passe du sec au très glissant en l’espace d’une cinquantai­ne de mètres. Si la neige avait disparu, il restait quelques traces de glace dans l’ES . Les pneus cloutés n’étaient pas superflus, croyez-moi. Il y a aussi les cordes. Dans quel virage peut-on couper ? Où faut-il s’abstenir ? Et puis les enchaîneme­nt négociés en aveugle. Moi, quand je ne vois ni l’angle, ni la sortie, j’ai tendance à lever le pied. Bref, ce sont quelques petits trucs de confiance à choper. Heureuseme­nt, j’avais la chance d’être épaulé par un copilote aguerri.

« Une excellente motricité, même sur goudron sale » Ce roulage, vous l’aviez préparé ?

Oui, j’ai effectué une petite séance d’essais la semaine dernière. Pierre-Louis Loubet m’a gentiment donné ses notes. Je le connais bien car on bosse souvent notre condition physique ensemble. Il m’arrive aussi de croiser Sébastien Ogier puisqu’il fréquente le même centre d’entraîneme­nt.

Avez-vous piloté contre nature, en quelque sorte ?

Si l’Alpine A est une propulsion, comme la F, le mode d’emploi n’a rien à voir, évidemment. Mais je me suis régalé. Pas de mauvaise surprise, ni de frayeur. L’auto possède une excellente motricité, même sur le goudron sale, la boue, les graviers... En toutes circonstan­ces, on apprécie son comporteme­nt très sain. C’était fun !

Côté Formule , quel regard portez-vous sur les récents changement­s opérés au sein de l’étatmajor de l’équipe ?

On était proche de Cyril (Abiteboul), donc son départ nous attriste, naturellem­ent. J’ai déjà eu l’occasion d’échanger par visioconfé­rence avec les patrons qui prennent les commandes, Laurent Rossi (le nouveau directeur général d’Alpine, ndlr) et Davide Brivio (nommé directeur de la compétitio­n). Ce sont des gens à la fois très humbles et très motivés. On est entre de bonnes mains.

Le mot de la fin à propos de votre cohabitati­on avec Fernando Alonso : comment ça démarre ?

Ça va pas mal, merci ! On s’envoie des textos, on se téléphone. Depuis son arrivée, en fin de saison dernière, il s’implique à fond. Lui et moi, nous partageons la même ambition : prolonger la montée en puissance de cette écurie portant désormais les couleurs Alpine.

Textes : Gil LÉON

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