Désertées
Le premier jour de confinement a été plutôt respecté, hier matin, avenue JeanMédecin et sur la Prom’. Si certains sont résignés d’autres contestent cette mesure.
Première matinée de confinement. L’avenue Jean-Médecin à Nice est quasi déserte. Tous les magasins, même la Fnac sont fermés. Quelques badauds font leurs courses ou promènent leurs chiens, attestations en poche.
« C’est vide comparé à hier, soupire Orizandra. C’est triste. » La Parisienne est venue passer les vacances dans sa famille. Elle repart demain avec son fils de 12 ans, Diego. Avant de prendre le train, elle est venue faire un test PCR en face de Nicétoile. « Je suis vraiment étonnée qu’on soit confinés ici et pas à Paris. »
« On devient dingue »
Un peu plus haut, Bachir, 68 ans, habite Pasteur mais vient faire ses courses au Monoprix. « J’habitais le quartier avant. J’ai gardé cette habitude et puis ça me sort. À force de rester à la maison on devient dingue. Mais il faut ce qu’il faut. Ça fait un an que ça dure. »
Jeanine, 69 ans, rentre de la pharmacie et en profite pour faire son tour d’une heure. La Niçoise regrette d’en être arrivée à un troisième confinement partiel, mais elle s’est résignée. «Lepremier confinement m’a
L’avenue Jean-Médecin était quasi déserte hier matin.
beaucoup stressé, je ne regardais plus les infos. Mais petit à petit, on digère. Et puis, on nous y avait préparés. Mais on ne pourra pas vivre comme ça éternellement. »
Place Masséna, autre son de cloche. Celui d’un restaurateur qui a dû partiellement fermer son enseigne et se contenter de faire de la livraison. «Je vends à perte alors qu’on aurait dû avoir du monde pendant les vacances », souffle-t-il. Et d’enchaîner : « C’est n’importe quoi de confiner le week-end, mais pas la
semaine. On est des rats de laboratoire. Nice est prise en exemple alors qu’il y a des problèmes partout. N’allez pas me dire qu’il y a plus de monde sur la promenade des Anglais qu’à Paris. Il n’y a pas de rassemblements ici ! »
Le bord de mer était effectivement vide. A peine quelques joggeurs, cyclistes et promeneurs de chiens s’y croisaient. De très loin. Et souvent, sans savoir que la Prom’ était interdite.
Yasmine, 24 ans de Paris et Chloé, 23 ans, de Nice
« On est sorti promener le chien mais on ne savait pas que la Promenade était fermée, avouent-elles de concert. On pensait que ça concernait juste les plages. » Et Chloé de remarquer : « Il y a quand même des choses pas logiques dans cette ville. On ferme les commerces, la Prom’... Ça me tue. » Yasmine pense qu’il faudrait au contraire un confinement total. « De toute façon les gens continuent de sortir la semaine. Le risque est le même. »