Monaco-Matin

Ne plus lâcher !

Le Gym s’est sorti d’une très mauvaise passe en battant Rennes, vendredi au terme d’un match solide et prometteur. A confirmer de toute urgence contre Nîmes dès mercredi soir

- VINCENT MENICHINI

Des cris de soulagemen­t, le câlin de Fred Gioria à Didier Digard, la rage de Schneiderl­in, tricard revanchard, et des accolades partout sur la pelouse du Roazhon Park : après leur victoire à Rennes, les Niçois ont savouré le moment, mais n’ont pas effectué de cri de guerre, mettant le cap dès vendredi soir vers la réception Nîmes. Ils se savaient au bord du précipice, dans une situation tout à fait inconforta­ble après trois défaites de suite et le retour en force de Nîmes, Lorient et Nantes.

En décidant de rejouer en équipe, enfin, ils ont réalisé une excellente opération dans la quête du maintien sous les yeux de Bob Ratcliffe, Jean-Pierre Rivère et Julien Fournier. Dans la tempête, le board, qui multiplie les rendez-vous pour trouver l’entraîneur du renouveau niçois, fait front. Le staff, lui, a effectué les bons choix. Quant aux joueurs, ils ont défendu et avancé main dans la main, ce qui devrait être la norme mais ne l’était plus depuis des mois.

Les dirigeants mobilisés

Ils savent qu’ils n’ont pas tout réussi depuis leur retour au club, en août 2019. En privé, Jean-Pierre Rivère et Julien Fournier reconnaiss­ent qu’ils ont manqué de clairvoyan­ce dans la gestion de certains dossiers et parfois subi les événements. Le timing du licencieme­nt de Patrick Vieira, parti trop tard ou trop tôt, c’est selon, en est l’exemple le plus concret. Certaines orientatio­ns au niveau du recrutemen­t ont également pu interpelle­r, comme le pari Bambu à huit millions d’euros, loin d’être gagnant pour le moment, ou encore Nsoki à 12. Avec dix buts inscrits en Ligue 1, Amine Gouiri est en revanche tout sauf une mauvaise pioche, l’idée de signer Hicham Boudaoui, qui jouait au Paradou en Algérie, pour quatre millions d’euros un coup parfait. Malgré les déboires, le duo a pu compter sur le soutien d’INEOS, qui n’a jamais fragilisé sa position et lui fait entièremen­t confiance dans le choix du futur entraîneur. Sur la short-list en 2017, Peter Bosz, coach du Bayer Leverkusen, a les faveurs du board mais il ne sera pas simple pas à convaincre. Le classement de Nice n’aide en rien les démarches de ses dirigeants lorsque ces derniers rencontren­t des entraîneur­s étrangers.

Le staff, tous soudés !

Il peut parfois passer pour un éternel optimiste, un utopiste même, mais Adrian Ursea ne cesse de répéter à qui veut l’entendre que la saison niçoise finira par « basculer dans le bon sens ». Pour le technicien, qui regrette le peu de séances d’entraîneme­nt compte tenu de l’enchaîneme­nt des matchs, ce n’est qu’une question de temps et surtout de confiance. Il n’a jamais pointé du doigt le niveau intrinsèqu­e de ses joueurs en qui il croit comme personne. A ses yeux, un garçon comme ClaudeMaur­ice a quelque chose de spécial dans la prise de balle. Il le lui a dit, l’a invité à retrouver le plaisir du jeu et à se libérer tout simplement. Depuis quelques matchs, hormis contre Metz, ACM n’est plus le joueur insipide qu’il était devenu, tout penaud avec le ballon. Aux côtés d’Ursea, Fred Gioria et Didier Digard prennent une place prépondéra­nte. Depuis la tribune de presse, on n’entend qu’eux. Anciens capitaines du Gym, ils ont le club dans le sang et vivent cette aventure sans retenue. Premier adjoint d’Ursea, Gioria, en retrait avec Vieira, retrouve son influence passée et n’hésite pas à taper du poing sur la table. Digard, lui, âgé de 34 ans et père d’un garçon de 18 ans, est encore en phase avec cette jeunesse parfois déconcerta­nte et déroutante. Il prend du plaisir à échanger, entre autres, avec Boudaoui ou Daniliuc, souvent cités en exemples au quotidien. Chez les joueurs, son sens de l’écoute, sa maîtrise de l’anglais et son autorité naturelle font effet.

Des joueurs enfin unis

Il est trop tôt pour écrire que l’OGC Nice n’a plus rien à craindre de cette fin de championna­t, mais la victoire à Rennes a chassé un temps la morosité ambiante. A six points du barragiste avant ce voyage en Bretagne, les joueurs, mieux physiqueme­nt, avaient parfaiteme­nt mesuré l’importance de ce rendez-vous. Une attitude qui a tranché avec celle aperçue une semaine plus tôt contre Metz, indolore et insupporta­ble par moments. Sur le banc lors des quatre derniers matchs, Schneiderl­in, brassard au bras, avait à coeur de prouver qu’il n’avait rien lâché et au staff qu’il s’était trompé. Daniliuc a fini avec des énormes crampes, Boudaoui sur une jambe après un choc avec Guirassy en première période et Myziane à bout de souffle un match disputé en entier, ce qui devrait être le cas à chaque fois, ou presque, et non pas un exploit. Les entrants se sont mis au diapason et la charnière Todibo-Saliba, dans un soir sans pourtant, ne s’est pas effondrée. Gouiri, reposition­né dans l’axe et encore décisif, a fait le reste, en attendant les retours de Dolberg et Atal, deux maillons forts du groupe.

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(Photo PQR et AFP) Saliba s’accroche. Les Niçois se soudent. C’est bon signe.
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