La majoration de 60 € suspendue à Monaco
Pour lutter contre les voitures-ventouses, le gouvernement princier avait instauré une majoration tarifaire. Face à la grogne des usagers visés et du Conseil national, l’exécutif se laisse le temps.
En s’attaquant aux voituresventouses, réel fléau dans les parkings publics de la Principauté, le gouvernement princier a suscité une levée de boucliers. L’instauration d’une majoration mensuelle de 60 euros (lire ci-contre), à l’encontre d’une catégorie ciblée de propriétaires ne bougeant pas leur véhicule pendant plus d’un mois, ne passe pas du tout.
« Alors que les déplacements à pied et en bus sont encouragés, certains usagers ne comprennent pas le bien-fondé de cette mesure et se sentent pénalisés », relaye le Conseil national, en écho aux nombreuses critiques formulées sur les réseaux sociaux et par lettres.
Mesure suspendue le temps « d’une analyse encore plus fine »
Hier, rétropédalage de l’exécutif monégasque. La majoration tarifaire de 60 euros est suspendue le temps d’études complémentaires. « J’ai vu ces commentaires et reçu des courriers d’usagers me faisant part de leur incompréhension, concède Marie-Pierre Gramaglia, conseiller de gouvernement-ministre de l’Équipement, de l’Environnement et de l’Urbanisme. Pour avancer sur ce dossier, j’ai décidé de réévaluer avec le service des parkings publics tous les aspects liés à cette majoration, avec notamment une analyse encore plus fine de ces voitures-ventouses et une sensibilisation directe des résidents abonnés. Je souhaite qu’un dialogue constructif puisse s’établir. Dans cette optique, j’ai décidé de suspendre dès aujourd’hui cette majoration tarifaire. » Précisant vouloir « rechercher un équilibre entre équité et intérêt général ». Quant à l’ambiguïté de la mesure pointée du doigt par les détracteurs, Marie-Pierre Gramaglia défend la politique gouvernementale en matière de transports doux. « Je crois important de préciser que la politique du gouvernement reste bien sûr de favoriser l’usage des transports en commun et d’encourager la mobilité douce, argumente-t-elle, citant le service de vélos électriques MonaBike ou encore le large réseau de liaisons mécanisées. Nous récompensons également celles et ceux qui utilisent leur véhicule au maximum 15 fois par mois avec la remise ‘‘petit rouleur’’ de 10 euros sur la facture mensuelle des parkings publics. La voiture tout le temps ne peut pas être la seule option pour se déplacer. Mais les voitures ventouses dans les parkings publics ne sont pas non plus une solution. »