Monaco-Matin

La fête des grands-mères fleurie en « click and collect »

A cause du confinemen­t partiel, les fleuristes azuréens n’ouvriront pas leur boutique le weekend prochain, mais leurs clients pourront commander en ligne et venir retirer leurs bouquets.

- CHRISTINE RINAUDO crinaudo@nicematin.fr

Un 1er mai 2020 a minima, une Toussaint au rabais, plus de mariage, plus d’événements à fleurir, plus de batailles de fleurs, un couvre-feu qui pulvérise deux heures de vente quotidienn­es et qui a bien effeuillé la Saint-Valentin. Et maintenant la fête des grands-mères qui passe partiellem­ent au sécateur. Pas étonnant, avec toutes ces ronces, que les fleuristes azuréens aient des épines dans le coeur.

Des épines moins acérées que prévues, puisque finalement, la profession a obtenu de pouvoir vendre les fleurs du printemps en « click and collect » . Ouf ! «On sauve les meubles », souffle, soulagée, Nicole Bravi, au nom du Syndicat profession­nel des artisans fleuristes des Alpes-Maritimes.

Profession remontée

Jusqu’à vendredi, les profession­nels de la fleur étaient très remontés contre ce double confinemen­t partiel du samedi-dimanche, surtout contre celui qui impacte le prochain week-end des 6 et 7 mars, qui est celui de la fête des grands-mères.

Nicole Bravi et d’autres fleuristes du départemen­t avaient exprimé leur crainte à propos du communiqué de presse du préfet daté du 22 février, où il est écrit que durant les périodes de confinemen­t, l’ensemble des commerces situés dans l’aire littorale des Alpes-Maritimes, à l’exception des commerces alimentair­es, pharmacies, laboratoir­es d’analyses médicales, stations-service, débitants de tabac et garages, seront fermés sans possibilit­é de click and collect.

Une célébratio­n qui prend

Mauvaise limonade pour les mamies à honorer. « C’est une fête qui monte en puissance, poursuit Nicole Bravi. En effet, 77 % des Français la fêtent et 63 % offrent un cadeau, principale­ment des fleurs. En outre, il s’agit d’une fête qui a du sens par les temps qui courent et où nos aînés sont plus que jamais isolés. » Pas de boutique ouverte, pas de click and collect. En tout cas dans un premier temps. Il ne restait alors que les livraisons, mais au niveau organisati­on, c’est énorme. « On n’est pas tous formatés à cela et beaucoup de fleuristes sont de petits artisans non digitalisé­s, ayant déjà subi la crise de plein fouet », argumentai­t en fin de semaine dernière, la fleuriste niçoise. Là où ça pouvait faire encore plus mal, c’est que d’autres enseignes, elles, ont le droit d’ouvrir et de débiter des bouquets enchanteur­s : « C’est le cas des supermarch­és qui ne se priveront pas de mettre des fleurs à la vente. »

Le ministre a cédé

L’agacement n’a pas fané pour autant la déterminat­ion des fleuristes : « Le syndicat a adressé une lettre au préfet lui demandant qu’on puisse au moins ouvrir le week-end à venir en click and collect. » La fédération nationale a enfoncé le clou. Et ça a marché. Alain Griset, ministre délégué aux petites et moyennes entreprise­s a donné son feu vert pour que les fleuristes des Alpes-Maritimes puissent travailler en « click and collect » .Le manque à gagner sera moindre : « Environ 30 %, mais on pourra vendre nos jonquilles commandées et au final, je pense qu’on aura une belle fête des grands-mères ».

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(Photo Eric Ottino) Nicole Bravi est satisfaite : grâce au « click and collect », la fête des grands-mères est sauvée...

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