Monaco-Matin

AS Monaco : la thèse de l’accident

Les Monégasque­s sont tombés de haut à Strasbourg mercredi soir, eux qui n’avaient plus connu le goût de la défaite depuis le 16 décembre

- LEANDRA IACONO

Alors qu’elle marchait sur l’eau et sur tout le monde depuis le passage à 2021, l’AS Monaco a pris mercredi soir le retour de la vague en pleine figure. Méconnaiss­able contre Strasbourg, elle a noyé toutes ses certitudes en oubliant de défendre et en ne sachant plus comment attaquer.

Un comble pour une équipe qui avait marqué au moins deux buts ou plus lors de ses onze derniers matchs de Ligue1, une première dans son histoire. En Alsace, l’ASM n’était pas dans son assiette mais elle est surtout tombée sur un os. Thierry Laurey avait parfaiteme­nt préparé son coup et le piège s’est refermé sur les Monégasque­s dans le temps additionne­l. Rageant tant le point du match nul aurait ressemblé à une victoire pour ce Monaco-là, ou plutôt son ombre.

« Un accident »

« C’est le football, ça arrive », a philosophé Niko Kovac après la rencontre. Le technicien croate était déçu mais pas abattu. Il a toujours dit que son équipe ne gagnerait pas tous les matchs jusqu’à la fin de la saison. Or «quand tu ne peux pas gagner, il faut au moins réussir à ne pas perdre », regrettait le coach monégasque. Ses joueurs ont échoué quand Lille, bousculé par cette même équipe strasbourg­eoise le week-end dernier était parvenu à prendre un point dans la douleur grâce à un but de José Fonte à la 86e minute. Voilà, ce qui sépare encore l’AS Monaco des trois équipes de tête, en plus des quatre points de retard qu’elle accuse désormais sur le podium, puisque tout le monde a gagné, sauf elle.

La passivité des Rouge et Blanc sur le but de la victoire de Frédéric Guilbert relève plus d’une grosse faute profession­nelle que d’une erreur de jeunesse. Le résumé d’une rencontre où l’ASM s’est fait marcher dessus. « Un accident » a plaidé Kovac. Ses remplaceme­nts « pour changer le rythme de la rencontre » n’ont rien apporté, et il a fallu un bon Lecomte autant que la maladresse de Diallo pour éviter un score plus sévère.

Se remobilise­r

Hier à La Turbie, où les travaux d’aménagemen­t du futur centre tranchent avec la quiétude du lieu, l’ambiance à l’entraîneme­nt était forcément un peu plus morose que d’habitude sans être non plus plombante. La nuit avait fait son effet et les esprits étaient logiquemen­t plus légers. Niko Kovac ne s’est jamais laissé aller à l’euphorie quand son équipe enchaînait les matchs sans défaite

(12 depuis le 16 décembre), il ne va pas tout remettre en cause sur un revers. Le genre de la maison, c’est plutôt de retourner au travail pour continuer à faire progresser un groupe que personne n’imaginait si haut à dix journées de la fin.

« Le foot est un éternel recommence­ment. On a perdu mais c’est derrière nous. On se projette déjà sur la suite », promettait l’irréprocha­ble Aurélien Tchouaméni. L’heure était donc à la remobilisa­tion, avant d’aborder lundi le match de Coupe de France contre Nice, qui n’est jamais anodin, puisqu’aucun derby ne l’est. Le meilleur moyen de rebondir ? Peutêtre. D’autant que la Coupe pourrait rapidement devenir un objectif de fin de saison. Une défaite contre Lille au Louis-II lors de la prochaine journée le dimanche 14 mars amenuisera­it très sérieuseme­nt tout espoir de podium et de qualificat­ion pour la Ligue des Champions, et l’ASM aurait ensuite pour seul défi de sécuriser sa place en Ligue Europa en maintenant son écart sur Metz, 6e (à 13 points) et Lens, 5e (à 11 points), qu’elle affrontera lors d’un dernier match de la saison qu’elle espère sans enjeu. Si la quatrième place reste l’objectif affiché par tout un club depuis des semaines, l’AS Monaco a prouvé ces derniers mois qu’elle est tout à fait capable de battre le leader lillois. La contre-performanc­e à Strasbourg n’a pas fait disparaîtr­e toutes ses qualités en un claquement de doigts. Le droit de rêver n’est pas mort en Alsace.

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(Photo AFP)

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