Monaco-Matin

Y a-t-il eu exode vers l’arrière-pays la semaine dernière ?

- GRÉGORY LECLERC gleclerc@nicematin.fr

✓ Dans les Alpes-Maritimes, le taux d’incidence (nombre de cas détectés sur sept jours par rapport à   habitants) s’établit à , entre le  et le  février, ce qui représente environ  nouveaux cas par jour. Il est , fois plus élevé que la moyenne nationale. Mais il s’agit tout de même de la première baisse de cet indicateur sur le territoire depuis un mois et demi. Cette circulatio­n forte du virus est corroborée par le taux de positivité des tests, de , % selon les dernières données de Santé Publique France. Ce taux se maintient autour des  % depuis trois semaines, après avoir tourné autour des  % les quatre précédente­s. S’il n’égale pas celui du deuxième confinemen­t (, % au  novembre), il est deux fois plus important qu’à la période des fêtes de fin d’année (, % à Noël).

Y a-t-il eu exode vendredi dernier vers les stations de ski et le départemen­t du Var ? Non, a affirmé le préfet des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzalez, citant deux chiffres : «Sur le chemin inverse dimanche soir, il y avait 320 véhicules par heure, c’est faible ». Et d’ajouter : « Dans les stations de ski, le taux de fréquentat­ion va de 40 % à 50 % et les profession­nels du secteur ont enregistré une baisse des réservatio­ns durant ce week-end de fin février. » Christian Estrosi embrayait, affirmant lui aussi qu’exode, il n’y a pas eu. Ces affirmatio­ns sont-elles justes ?

Sur le plan du trafic, tout le monde a pu le constater, images à l’appui : des kilomètres et des kilomètres d’embouteill­ages se sont formés à la sortie de Nice pour monter en stations vendredi soir. « Le flux était certes dense mais ce phénomène à avoir avec l’horaire du couvre-feu qui a fait se retrouver sur les routes des vacanciers et des travailleu­rs au même moment », a justifié le préfet. Si l’effet entonnoir est indéniable, nombreux étaient les témoignage­s d’habitués de cette route à n’avoir jamais vu ça. « Nous avons mis trois heures pour monter », témoignait ainsi un Azuréen dans nos colonnes. La sous-préfète de Grasse, Anne Frackowiak-Jacobs, a elle aussi constaté un afflux : « Il y a eu deux fois plus de circulatio­n sur les axes de l’arrièrepay­s qu’un vendredi normal », nous at-elle précisé hier.

En direction du départemen­t du Var, et du côté de Vinci Autoroutes, on annonçait 25 % de circulatio­n en plus le vendredi après-midi, par rapport à un vendredi similaire de départ en vacances. Le soir, malgré le couvrefeu, le niveau de circulatio­n en direction du Var était équivalent à un vendredi de départ en vacances. Seize kilomètres de bouchon se sont même

Cabris Spéracèdes

Saint-Paulde-Vence

La Collesur-Loup Saint-Laurentdu-Var Le RouretRoqu­efortles-Pins Cagnessur-Mer Châteauneu­f- Grasse Opio Villeneuve­Loubet

Grasse

Le Bar-sur-Loup

Peymeinade Le Tignet

Gourdon

Auribeau- sur-Siagne

Mougins La Roquettesu­r-Siagne Pégomas

Mandelieul­a-Napoule

MouansSart­oux

Théoulesur-Mer

Tourrettes­sur-Loup

Valbonne

Biot

Le Cannet Vallauris

Cannes

formés sur l’A8, avant l’Esterel.

Et l’hôtellerie des stations ?

Sur le taux d’occupation, les hôteliers valbergans annonçaien­t un taux de remplissag­e de l’hôtellerie de 100 %. Impossible de faire mieux. À l’hôtel Le Chastellan : « Le téléphone n’a pas arrêté de sonner pendant trois jours après l’annonce du confinemen­t du week-end », confie la responsabl­e de l’accueil. « Que des gens du littoral qui voulaient échapper au confinemen­t ». Ailleurs, d’autres hôtels n’ont pour autant pas fait le plein, certains annonçant seulement 40 % de taux de remplissag­e à Isola ou à Auron, comme à l’hôtel Le Blainon.

Antibes

Berreles-Alpes

Se déplaçant en famille, les Azuréens se sont visiblemen­t rabattus sur des Airbnb. Sur la plate-forme, les logements étaient quasiment tous affichés en rouge.

Idem du côté des gîtes. « Dès l’annonce du confinemen­t du week-end, la responsabl­e des réservatio­ns m’a appelé en me demandant quoi faire de cette montagne d’appels », témoigne Sébastien Emonet, directeur général des Gîtes de France Côte d’Azur.

Isola, Auron, et même la basse montagne : les Azuréens cherchaien­t tout ce qui se trouvait hors zone de confinemen­t. « Au col de Turini, La Bollène, Roubion, c’était un carton plein.

Castellar

Il y a vraiment eu un phénomène. On ne savait d’ailleurs pas trop quoi leur répondre en matière de légalité, mais on ne pouvait refuser légalement la vente au regard du code du commerce. »

Par ailleurs, certains ont trouvé une combine : effectuer une réservatio­n sur un célèbre site de booking, l’imprimer et l’annuler immédiatem­ent afin de pouvoir se rendre dans le Var. Exode ou pas, chacun jugera. Une chose est certaine : ce weekend devrait être plus calme, reprise de l’école lundi oblige.

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