L’AstraZeneca va-t-il booster la campagne vaccinale ?
Avec l’autorisation d’administrer ce vaccin aux 65-74 dans les cabinets de ville, le gouvernement veut accélérer. Les généralistes dénoncent, eux, une charge de travail très lourde.
Le mal-aimé peut-il devenir le sauveur ? Longtemps considéré comme un vaccin de seconde zone derrière les PfizerBioNTech et Moderna, l’AstraZeneca vient d’être réhabilité par une étude de l’université d’Edimbourg portant sur plus de 400 000 personnes vaccinées en Écosse. Action, réaction : lundi soir, le gouvernement, qui réservait jusqu’alors l’AstraZeneca aux professionnels de santé de moins de 65 ans et aux personnes âgées de 50 à 64 ans, a changé sa seringue d’épaule. Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a annoncé que la tranche des 65 à 74 ans présentant des comorbidités (soit 2,5 millions de Français) pourrait désormais le recevoir.
« Aussi efficace et plus pratique »
De quoi changer la donne ? L’AstraZeneca peut-il booster une campagne de vaccination qui tousse un peu ?
Oui, répond le professeur niçois Olivier Guérin et membre du Conseil scientifique d’Emmanuel Macron. Loin d’être un vaccin bas de gamme, l’AstraZeneca, « a montré que dès l’injection de la première dose, il protège à 60 % contre les formes graves et à 90 % à la deuxième qui intervient neuf à douze semaines plus tard », assure le gériatre du CHU de Nice.
« Il est aussi efficace que les autres, a même une efficacité légèrement supérieure sur les personnes âgées ». Les effets secondaires ? « Parfois une réaction, des symptômes grippaux traités avec du paracétamol ».
Autre avantage de ce vaccin, poursuit
La campagne de vaccination avec le vaccin AstraZeneca va s’intensifier dès ce week-end.
Olivier Guérin : « Il est plus pratique : pas de conservation au congélateur mais entre 2 et 8 degrés dans un frigo », comme un vaccin « classique ». Une logistique facilitée qui permet à l’AstraZeneca d’être injecté par les médecins traitants dans leurs cabinets.
Bientôt les pharmaciens
Pour toucher les plus précaires, les plus fragiles, les territoires éloignés des centres urbains, « on veut élargir cette possibilité au plus grand nombre de professionnels possible. Les pharmaciens seront également autorisés à vacciner à la mi-mars. Les infirmières à domicile et les sages-femmes aussi » ,indiquait-on mercredi soir au ministère de la Santé et des Solidarité. « On a la capacité de faire beaucoup de vaccinations. 850 000 doses d’AstraZeneca doivent être livrées cette semaine en France et l’approvisionnement va monter en charge. Il n’y aura pas de rupture. On veut aller vite », assure-t-on avenue de Ségur. Où on ajoute que les vaccinations avec le Pfizer et le Moderna se poursuivent également.
Dès ce week-end la Métropole bénéficiera de nombreuses doses supplémentaires du précieux vaccin pour ses centres de vaccination, a fait savoir la collectivité (voir ci-contre).
Le nombre de doses disponibles pour les médecins traitants de notre territoire ne nous a en revanche pas été communiqué par l’ARS.