Ronald, réapprendre la vie après deux mois en réanimation
Smartphone entre les mains, Ronald Velt fait défiler les photos pour remonter à un cliché datant d’avril dernier. « Voilà, c’est là ! »
On y voit le résident monégasque, 70 printemps au compteur, sur un lit de réanimation au Centre hospitalier Princesse-Grace. Le visage émacié, le corps branché à plusieurs appareils. « Mon corps avait complètement fondu. J’avais perdu 12 kg, je n’arrivais même pas à tenir mon portable dans la main. Me lever ? Ce n’était même plus pensable. J’étais un légume », raconte-t-il sans ambages. Lors du confinement printanier, Ronald Velt a contracté une forme sévère de la Covid-19, nécessitant une hospitalisation et une admission en service de réanimation, le 5 avril. Il y restera jusqu’au 30 mai. « J’étais plongé dans un coma artificiel, entre la vie et la mort », poursuit-il.
« Réapprendre à marcher, à vivre »
Deux mois sans que le corps ne bouge. «On perd tout : la force musculaire, le sens de l’équilibre. Après la réa, on doit réapprendre à marcher, à vivre », liste-t-il. À son réveil débute un long processus de rééducation. « Au début, ce sont les kinés qui venaient dans ma chambre puis, lorsqu’est venu le temps de rentrer à la maison, j’ai basculé sur le plateau technique [du service de médecine physique et réadaptation, ndlr] ».
De fin juillet à fin novembre, Ronald Velt multipliera les allers-retours au CHPG, à raison de trois fois par semaine. Objectif : retrouver toutes ses capacités fonctionnelles.
Des séquelles subsistent
« J’ai eu des séances d’ergothérapie pour ma main. Je devais, aussi, souffler le plus fort possible dans une machine pour me forcer à respirer. L’idée étant de remuscler le diaphragme, d’élargir les poumons durement atteints. J’ai aussi fait des exercices de vélo, de marcheur, de ballon, d’équilibre. Je n’arrivais pas à tenir sur un pied au début. »
La Covid est désormais derrière lui, mais les séquelles subsistent pour ce septuagénaire dont la santé n’avait jamais été aussi altérée par le passé. « Les poumons sont toujours abîmés. Je retrouve tout juste des sensations au niveau de ma main gauche où j’avais une paralysie. Je peux marcher sur un terrain plat mais dès que je monte des escaliers ou que je grimpe trois étages, c’est compliqué. »