Pour les A.-M. ce week-end Le préfet : « Une étape décisive pour la suite »
Au moins vingt millions de personnes vaccinées mi-mai, promet Jean Castex. Comment atteindre cet objectif ?
Déjà, en organisant ce que nous allons faire ce week-end auprès des centres de vaccination avec lesquels nous travaillons depuis plusieurs semaines. Je parle de la répartition des doses supplémentaires qui ont été allouées par le ministère de la Santé. Soit doses de Pfizer et d’AstraZeneca qui s’ajoutent à ce dont nous disposions. Le but étant de les consommer en faisant tourner ces centres samedi et dimanche pour vacciner au maximum les personnes répondant aux critères définis. Après une première accélération, nous en sommes aujourd’hui à injections dans les Alpes-Maritimes. Soit Maralpins vaccinés, dont ont déjà reçu la deuxième dose.
Dimanche soir, Maralpins auront reçu au moins une dose ?
C’est l’objectif. Raison pour laquelle les centres volontaires du département ouvriront tôt le matin et fermeront tard le soir. Au total, il y en aura une quinzaine dont quatre à Nice, deux à Cannes, un à Vence tout spécialement pour cette initiative, dans un gymnase de grande capacité.
Mais aussi Antibes, Menton, Mougins, Grasse, Le Rouret, Le Cannet… Et encore La Trinité pour la Métropole ou Breil ce dimanche. C’est une opération nationale qui se décline dans les vingt-six départements en vigilance renforcée.
Pour s’inscrire, chacun peut consulter la liste sur www.sante.fr et se rapprocher du centre le plus proche pour connaître le système de réservation.
Comment lever les dernières réticences à l’égard du vaccin AstraZeneca ?
Les experts confirment que l’AstraZeneca peut être administré à toutes les catégories, y compris aux plus de ans sans comorbidité. L’effet indésirable d’un syndrome grippal se traite avec un peu de paracétamol. Nous espérons bien montrer durant ce week-end qu’il s’agit d’un bon vaccin et nous l’utiliserons samedi et dimanche au regard des critères fixés : plus de ans avec comorbidité ou facteur aggravant. S’y ajoutent les professionnels de santé et les sapeurs-pompiers, par exemple, sans distinction d’âge. Après quoi tout est question de
Un troisième week-end de confinement ? Bernard Gonzalez assure que rien ne sera décidé avant le milieu de semaine. Il concentre son attention sur la vaccination avec une « opération coup de poing » aujourd’hui et demain.
discernement. Pour l’épouse d’un patient sous chimiothérapie ou les proches d’une personne dialysée, chaque situation doit être appréciée au cas par cas. Notre intérêt commun étant de montrer que nous sommes capables de « consommer » les doses supplémentaires qui nous ont été allouées, ce qui nous permettra d’en réclamer d’autres encore pour avancer dans cette campagne de vaccination.
Les médecins généralistes ont-ils joué le jeu ?
La semaine dernière, dans les Alpes-Maritimes, plus d’un sur deux était volontaire. Il y a eu peut-être de la frilosité au début, en tout cas quelques interrogations sur AstraZeneca, on ne peut pas le nier. En tout cas des déclarations ont pu générer du trouble et influer sur le rythme de consommation, qui n’a pas été à la hauteur de ce qu’il aurait dû être. Depuis, les scientifiques se sont exprimés et les choses doivent rentrer dans l’ordre. Son efficacité est démontrée : près de %, ce qui est similaire à Pfizer.
% seulement des soignants vaccinés, n’est-ce pas choquant ?
Jusqu’au ministère de la Santé, on
s’interroge sur une éventuelle mise en place d’un caractère obligatoire de la vaccination. La réflexion avance. De même que la prise de conscience de nos soignants.
La Covid, première maladie nosocomiale. La contamination viendrait d’un professionnel dans % des cas…
Il faut avancer pour tout le monde, voilà le message. Les professionnels de santé sont euxmêmes exposés. Mais rappelonsnous que l’adhésion à la vaccination était très faible sur le plan général, au tout début. Nous avons bien vu que, dans les Ehpad dont le directeur n’y était pas favorable, la vaccination a tardé à progresser. Il a fallu beaucoup de pédagogie pour la développer et que voit-on aujourd’hui ? Le taux d’incidence y est devenu faible.
Vous contestez tout « exode » vers les stations et le moyen pays le week-end. Pas de risque accru de contamination par regroupement ?
À partir du moment où des gens sont porteurs du virus, il peut se transmettre partout. Cela étant dit, les chiffres montrent que les réservations dans les stations n’ont pas été plus élevées que d’habitude. La gendarmerie a constaté qu’il y avait moins de monde sur les fronts de neige. Qu’il y ait eu ce sentiment sur la route, du fait d’une conjonction d’événements, c’est autre chose. D’abord, je n’empêche pas les
Maralpins qui ont une résidence secondaire dans un espace naturel ouvert de s’y rendre, plutôt que rester concentrés dans nos périmètres urbains. Nombreux sont ceux qui se sont retrouvés dans le trafic, mais mêlés aux vacanciers et aux personnes qui respectaient le couvre-feu de heures en sortant du travail ou des courses. Alors oui, il y a eu du monde, des embouteillages, de la perte de temps. Mais rien d’anormal, par exemple, le dimanche en fin de journée.
S’achemine-t-on vers un troisième week-end de confinement ?
À ce stade et de façon tout à fait sincère, je ne peux pas le dire. Nous attendons de voir comment va se dérouler ce deuxième weekend et où nous en serons des indicateurs sanitaires ce lundi. Il faudra deux ou trois jours de concertation et de réflexion. Les chiffres montrent une légère décrue, mais pas question d’un cocorico prématuré. La situation reste tendue à l’hôpital, il y a encore eu jeudi des évacuations. Notre but n’est pas de verbaliser, mais de limiter les rencontres afin que le virus circule moins. Nous avons tout de même, dans ce département, personnes déclarées positives tous les jours. C’est énorme.
La faculté des maires d’ouvrir ou non leur bord de mer ne crée-t-elle pas un sentiment d’iniquité ?
Les maires ont un pouvoir de police, ils l’appliquent et s’adaptent à la situation ; c’est leur responsabilité. Et c’est une question de densité, laquelle est sans doute plus élevée sur les plages de Nice.
Vous étiez hostile à l’ouverture de Polygone Riviera. Quelle y est la situation ?
Juridiquement, je n’avais aucun moyen de l’empêcher. Nous avons eu des échanges, je dois dire que les représentants de ce centre se montrent très responsables sur la mise en oeuvre d’un protocole Covid. Les surfaces commerciales de plus de m [N.D.L.R. : Primark et Le Printemps] n’ont pas rouvert. Des contrôles ont été effectués, aucune infraction n’a été relevée.
Du nouveau sur le front de la course Paris-Nice, qui doit arriver le dimanche mars ?
Pas de décision pour l’instant. Nous serons en contact avec les organisateurs en début de semaine. La dernière étape avait été annulée l’an passé. Ce que j’avais regretté, de même que le départ du Tour de France sans public. Assez particulier, pour moi qui suis passionné de cyclisme. Cette fois, serons-nous confinés ? Je ne peux pas le dire. On navigue à vue, la situation est évolutive de jour en jour. Les résultats liés à la vaccination, c’est aussi un message d’espoir. Nous devons encore faire des efforts, c’est dur pour tout le monde, épuisant moralement, physiquement, mais les doses arrivent, le système est lancé, nous avons protégé les plus fragiles, c’est une fierté pour notre pays. Il faut donc garder la confiance. Même si nos modes de vie en sont durablement affectés.
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Un troisième confinement ? Je ne peux pas le dire”
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Paris-Nice ? Pas de décision pour l’instant”
Êtes-vous vacciné ?
J’ai soixante-trois ans, mon âge ne me permet pas encore d’en bénéficier. Et bien qu’ayant eu le virus, n’ayant pas de comorbidité, j’ai bien récupéré. Mais si j’avais eu cette possibilité, aucun doute que cela aurait déjà été fait, de même que je suis vacciné contre la grippe. Donc oui, j’aurais reçu une première injection si je l’avais pu, y compris avec AstraZeneca.