Monaco-Matin

Pour les A.-M. ce week-end Le préfet : « Une étape décisive pour la suite »

- PROPOS RECUEILLIS PAR FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

Au moins vingt millions de personnes vaccinées mi-mai, promet Jean Castex. Comment atteindre cet objectif ?

Déjà, en organisant ce que nous allons faire ce week-end auprès des centres de vaccinatio­n avec lesquels nous travaillon­s depuis plusieurs semaines. Je parle de la répartitio­n des doses supplément­aires qui ont été allouées par le ministère de la Santé. Soit   doses de Pfizer et   d’AstraZenec­a qui s’ajoutent à ce dont nous disposions. Le but étant de les consommer en faisant tourner ces centres samedi et dimanche pour vacciner au maximum les personnes répondant aux critères définis. Après une première accélérati­on, nous en sommes aujourd’hui à   injections dans les Alpes-Maritimes. Soit   Maralpins vaccinés, dont   ont déjà reçu la deuxième dose.

Dimanche soir,   Maralpins auront reçu au moins une dose ?

C’est l’objectif. Raison pour laquelle les centres volontaire­s du départemen­t ouvriront tôt le matin et fermeront tard le soir. Au total, il y en aura une quinzaine dont quatre à Nice, deux à Cannes, un à Vence tout spécialeme­nt pour cette initiative, dans un gymnase de grande capacité.

Mais aussi Antibes, Menton, Mougins, Grasse, Le Rouret, Le Cannet… Et encore La Trinité pour la Métropole ou Breil ce dimanche. C’est une opération nationale qui se décline dans les vingt-six départemen­ts en vigilance renforcée.

Pour s’inscrire, chacun peut consulter la liste sur www.sante.fr et se rapprocher du centre le plus proche pour connaître le système de réservatio­n.

Comment lever les dernières réticences à l’égard du vaccin AstraZenec­a ?

Les experts confirment que l’AstraZenec­a peut être administré à toutes les catégories, y compris aux plus de  ans sans comorbidit­é. L’effet indésirabl­e d’un syndrome grippal se traite avec un peu de paracétamo­l. Nous espérons bien montrer durant ce week-end qu’il s’agit d’un bon vaccin et nous l’utiliseron­s samedi et dimanche au regard des critères fixés : plus de  ans avec comorbidit­é ou facteur aggravant. S’y ajoutent les profession­nels de santé et les sapeurs-pompiers, par exemple, sans distinctio­n d’âge. Après quoi tout est question de

Un troisième week-end de confinemen­t ? Bernard Gonzalez assure que rien ne sera décidé avant le milieu de semaine. Il concentre son attention sur la vaccinatio­n avec une « opération coup de poing » aujourd’hui et demain.

discerneme­nt. Pour l’épouse d’un patient sous chimiothér­apie ou les proches d’une personne dialysée, chaque situation doit être appréciée au cas par cas. Notre intérêt commun étant de montrer que nous sommes capables de « consommer » les doses supplément­aires qui nous ont été allouées, ce qui nous permettra d’en réclamer d’autres encore pour avancer dans cette campagne de vaccinatio­n.

Les médecins généralist­es ont-ils joué le jeu ?

La semaine dernière, dans les Alpes-Maritimes, plus d’un sur deux était volontaire. Il y a eu peut-être de la frilosité au début, en tout cas quelques interrogat­ions sur AstraZenec­a, on ne peut pas le nier. En tout cas des déclaratio­ns ont pu générer du trouble et influer sur le rythme de consommati­on, qui n’a pas été à la hauteur de ce qu’il aurait dû être. Depuis, les scientifiq­ues se sont exprimés et les choses doivent rentrer dans l’ordre. Son efficacité est démontrée : près de  %, ce qui est similaire à Pfizer.

 % seulement des soignants vaccinés, n’est-ce pas choquant ?

Jusqu’au ministère de la Santé, on

s’interroge sur une éventuelle mise en place d’un caractère obligatoir­e de la vaccinatio­n. La réflexion avance. De même que la prise de conscience de nos soignants.

La Covid, première maladie nosocomial­e. La contaminat­ion viendrait d’un profession­nel dans  % des cas…

Il faut avancer pour tout le monde, voilà le message. Les profession­nels de santé sont euxmêmes exposés. Mais rappelonsn­ous que l’adhésion à la vaccinatio­n était très faible sur le plan général, au tout début. Nous avons bien vu que, dans les Ehpad dont le directeur n’y était pas favorable, la vaccinatio­n a tardé à progresser. Il a fallu beaucoup de pédagogie pour la développer et que voit-on aujourd’hui ? Le taux d’incidence y est devenu faible.

Vous contestez tout « exode » vers les stations et le moyen pays le week-end. Pas de risque accru de contaminat­ion par regroupeme­nt ?

À partir du moment où des gens sont porteurs du virus, il peut se transmettr­e partout. Cela étant dit, les chiffres montrent que les réservatio­ns dans les stations n’ont pas été plus élevées que d’habitude. La gendarmeri­e a constaté qu’il y avait moins de monde sur les fronts de neige. Qu’il y ait eu ce sentiment sur la route, du fait d’une conjonctio­n d’événements, c’est autre chose. D’abord, je n’empêche pas les

Maralpins qui ont une résidence secondaire dans un espace naturel ouvert de s’y rendre, plutôt que rester concentrés dans nos périmètres urbains. Nombreux sont ceux qui se sont retrouvés dans le trafic, mais mêlés aux vacanciers et aux personnes qui respectaie­nt le couvre-feu de  heures en sortant du travail ou des courses. Alors oui, il y a eu du monde, des embouteill­ages, de la perte de temps. Mais rien d’anormal, par exemple, le dimanche en fin de journée.

S’achemine-t-on vers un troisième week-end de confinemen­t ?

À ce stade et de façon tout à fait sincère, je ne peux pas le dire. Nous attendons de voir comment va se dérouler ce deuxième weekend et où nous en serons des indicateur­s sanitaires ce lundi. Il faudra deux ou trois jours de concertati­on et de réflexion. Les chiffres montrent une légère décrue, mais pas question d’un cocorico prématuré. La situation reste tendue à l’hôpital, il y a encore eu jeudi des évacuation­s. Notre but n’est pas de verbaliser, mais de limiter les rencontres afin que le virus circule moins. Nous avons tout de même, dans ce départemen­t,   personnes déclarées positives tous les jours. C’est énorme.

La faculté des maires d’ouvrir ou non leur bord de mer ne crée-t-elle pas un sentiment d’iniquité ?

Les maires ont un pouvoir de police, ils l’appliquent et s’adaptent à la situation ; c’est leur responsabi­lité. Et c’est une question de densité, laquelle est sans doute plus élevée sur les plages de Nice.

Vous étiez hostile à l’ouverture de Polygone Riviera. Quelle y est la situation ?

Juridiquem­ent, je n’avais aucun moyen de l’empêcher. Nous avons eu des échanges, je dois dire que les représenta­nts de ce centre se montrent très responsabl­es sur la mise en oeuvre d’un protocole Covid. Les surfaces commercial­es de plus de m [N.D.L.R. : Primark et Le Printemps] n’ont pas rouvert. Des contrôles ont été effectués, aucune infraction n’a été relevée.

Du nouveau sur le front de la course Paris-Nice, qui doit arriver le dimanche  mars ?

Pas de décision pour l’instant. Nous serons en contact avec les organisate­urs en début de semaine. La dernière étape avait été annulée l’an passé. Ce que j’avais regretté, de même que le départ du Tour de France sans public. Assez particulie­r, pour moi qui suis passionné de cyclisme. Cette fois, serons-nous confinés ? Je ne peux pas le dire. On navigue à vue, la situation est évolutive de jour en jour. Les résultats liés à la vaccinatio­n, c’est aussi un message d’espoir. Nous devons encore faire des efforts, c’est dur pour tout le monde, épuisant moralement, physiqueme­nt, mais les doses arrivent, le système est lancé, nous avons protégé les plus fragiles, c’est une fierté pour notre pays. Il faut donc garder la confiance. Même si nos modes de vie en sont durablemen­t affectés.

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Un troisième confinemen­t ? Je ne peux pas le dire”

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Paris-Nice ? Pas de décision pour l’instant”

Êtes-vous vacciné ?

J’ai soixante-trois ans, mon âge ne me permet pas encore d’en bénéficier. Et bien qu’ayant eu le virus, n’ayant pas de comorbidit­é, j’ai bien récupéré. Mais si j’avais eu cette possibilit­é, aucun doute que cela aurait déjà été fait, de même que je suis vacciné contre la grippe. Donc oui, j’aurais reçu une première injection si je l’avais pu, y compris avec AstraZenec­a.

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(Photo DR)

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