La grande vadrouille
Couloirs déserts et bureaux vides, il ne devait pas rester grand monde dans les bureaux des ministères. Et pour cause : pas moins de dix secrétaires d’Etat et ministres, Jean Castex en tête, étaient en déplacement hier. Même ceux qui étaient privés de sortie en banlieue ou en province n’ont pas eu le loisir de buller. Six d’entre-eux ont squatté les plateaux de télé et les studios de radio pour porter la bonne parole dans les matinales. La raison de cette grande vadrouille gouvernementale ? La volonté affichée par l’exécutif d’occuper le terrain sur d’autres sujets que la crise sanitaire. A quinze mois de l’échéance présidentielle, et à quatorze semaines d’élections régionales à hauts risques pour la majorité, Emmanuel Macron est convaincu de la nécessité de se construire un bilan qui ne se limite pas à la gestion de la crise des « gilets jaunes » et de la pandémie. Avec les policiers à Beauvais, les étudiants à Marseille et à Nice, les patrons à Vichy, les agriculteurs en Bretagne et les athlètes de haut niveau à Paris, les ministres ont envoyé, hier, le même message : ce gouvernement est à l’oeuvre, il agit et avance, et pas uniquement sur le front de la vaccination et des mesures sanitaires.
Pour la même raison, l’exécutif veut donner l’impression de vouloir aller au bout de réformes que l’on croyait perdues pour la cause du quinquennat. C’est le cas de celle de l’assurance-chômage, portée non sans courage par Elisabeth Borne, seule contre tous. Y parviendrat-elle ? Peu importe, l’essentiel étant de faire montre de volontarisme. Dans cette quête d’action et de résultats, le gouvernement soigne aussi sa communication, notamment à travers le baromètre des résultats de l’action publique lancé il y a deux mois par la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques Amélie de Montchalin. Autant d’initiatives et d’efforts destinés à faire mentir ceux qui, à l’image du président LR du Sénat Gérard Larcher, estiment qu’« au final, peu de choses auront été faites dans ce quinquennat ».
« Dans cette quête d’action et de résultats, le gouvernement soigne aussi sa communication. »