Monaco-Matin

La success-story de ces potagers urbains

La société d’agricultur­e urbaine change de nom et de calibre pour semer des projets de plus grande envergure dans plusieurs villes en Europe. Une success story est en cours

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

Terrae signifie terres en latin. Simple et efficace, Jessica Sbaraglia a choisi ce nom pour rebaptiser son entreprise Terre de Monaco. Un changement significat­if pour accompagne­r le bourgeonne­ment de sa société – lancée en Principaut­é en 2016 – à l’internatio­nal.

« Aujourd’hui, le modèle de Terre de Monaco plaît et va s’exporter dans d’autres villes », détaille celle qui a dû batailler pour imposer son projet il y a quelques années : celui de lancer l’agricultur­e urbaine en Principaut­é. « Faire pousser des tomates ou avoir des poules en ville, au tout début les gens ont rigolé. Mais je suis têtue, j’ai réussi à trouver une place à Monaco pour mon projet, même au pied de l’appartemen­t le plus cher au monde », plaisante-t-elle en bêchant la terre autour de ses pousses d’épinard au pied de la tour Odéon où s’est installée sa ferme urbaine, coeur de sa société.

Mais pas seulement. Active sept jours sur sept pour faire vivre sa start-up avec deux autres maraîchers, Jessica Sbaraglia exploite aussi un toit végétalisé sur l’immeuble Ruscino, un potager au Monte-Carlo Bay, un autre au CHPG.

Des projets en France et en Belgique

La production cultivée à Monaco est réservée aux propriétai­res des sites qui lui ont permis de trouver des mètres carrés pour planter en Principaut­é. C’est cette formule qui a su séduire.

Ainsi, Terrae développe pour 2023 un méga projet à Nice, dans le quartier Méridia. L’équipe sera en charge d’installer sur les sept toits de la résidence Joia Meridia une véritable ferme urbaine avec 3 000 mètres carrés et plantation­s et 2 000 mètres carrés pour loger des poules, des ruches, une serre et un bar à salade ouvert au public. « Ce sera un écosystème complet accessible aux résidents de l’immeuble qui pourront aussi, s’ils le souhaitent, cultiver leur propre carré potager sur le toit. Le public pourra aussi venir acheter la production réalisée », complète-t-elle.

Un projet plus vaste encore vient d’être signé pour, toujours en 2023, faire pousser à Tubize en Belgique, à 30 minutes de Bruxelles, 16 000 mètres carrés de maraîchage sur les toits de plusieurs immeubles et ainsi créer un gigantesqu­e complexe d’agricultur­e urbaine.

À moyen terme, Terrae investit aussi pour développer un potager pour l’hôtel de luxe en développem­ent plage Marquet, à Capd’Ail. Ainsi que pour cultiver des terres, à l’horizon 2027, sur le toit du futur centre commercial de Fontvieill­e.

« L’envie et la passion »

Forcément, avec tous ces projets l’entreprise va s’étoffer et, dans un futur proche, l’équipe de Terrae va s’appliquer à former des agriculteu­rs urbains. « Nous voulons leur apprendre notre savoir-faire. L’agricultur­e urbaine ressemble à l’agricultur­e qui se pratiquait il y a un demi-siècle, c’est très physique, pas mécanisé car nous sommes sur de petites surfaces, nous n’utilisons pas non plus de pesticides. On travaille surtout le bon sens, il faut avoir l’envie et la passion. Et nous arrivons à produire des légumes qui ont du goût. C’est la première chose que nous disent nos consommate­urs ». Aujourd’hui, la production reste confidenti­elle, pas assez pour vendre au grand public. Mais Terrae compte déjà une quarantain­e de clients particulie­rs en Principaut­é qui ont demandé l’expertise de l’équipe pour développer un potager à domicile, de quelques centimètre­s carrés sur un balcon à de plus grandes surfaces. Le printemps commençant à poindre, pour les amateurs c’est le moment de se lancer !

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(Photos Cyril Dodergny) Dans les travées de sa ferme urbaine au pied de la tour Odéon, Jessica Sbaraglia fait germer en cette saison pousses d’épinards et plantes aromatique­s pour les résidents de l’immeuble.
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Une soixantain­e de poules cohabitent au pied de la tour.
 ??  ?? L’hiver n’étant pas la saison préférée des potagers, les semis sont surtout consacrés aux salades et aux légumes racines en ce moment, en attendant les plants estivaux.
L’hiver n’étant pas la saison préférée des potagers, les semis sont surtout consacrés aux salades et aux légumes racines en ce moment, en attendant les plants estivaux.
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La basse-cour a su se faire apprécier du voisinage.
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La production d’oeufs multicolor­es est due à une grande variété de poules différente­s.

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