Delicity : les Niçois « solidaires » face aux géants de la « foodtech »
Même pas peur ! Face aux monstres capitalistiques que sont Uber Eats ou Deliveroo, Raphaël, Alexandre et Kevin se sentent super à l’aise dans les baskets de David contre Goliath.
Delicity, leur start-up foodtech, n’est opérationnelle que depuis cinq mois. Loin d’un siège high-tech dans la Silicon Valley, c’est dans le salon de Kevin que l’entreprise niçoise mise tout sur une version « solidaire » de la livraison à domicile. Le trio est pourtant sûr de son coup : « On part du constat que les géants américains ont bâti leur empire grâce à des outils numériques qui sont accessibles à tous, mais abusant d’une position monopolistique : leur rôle finalement se limite à la mise en relation entre restaurateurs et clients, mais ils le font payer cher. »
Briser la « Uber » dépendance des restaurateurs
Le modèle de la start-up niçoise est tout autre. Sur le principe Delicity comme Uber Eats est une plateforme en ligne qui mise en relation. Le modèle économique est cependant différent : « Il est solidaire. Les restaurateurs qui décident s’inscrire sur notre plateforme ne nous rétribuent qu’à hauteur de 1 euro par commande, quel que soit le montant de la note. On est loin des 36 % que les géants du secteur facturent, sans parler des 10 % pour la livraison. Cette commission est une perte sèche pour le restaurant qui est très souvent contraint d’augmenter les prix sur les plateformes pour ne pas perdre d’argent ! Avant nous, les restaurateurs étaient totalement dépendants des géants de la livraison. À l’arrivée, avec notre concept, tout le monde y gagne : les livreurs qui sont mieux payés que nulle part ailleurs, nos restaurateurs partenaires économisent jusqu’à 3 000 euros par mois et le prix moyen d’une commande pour le client est 15 % moins cher. »
Le bouche-à-oreille a déjà fait son ouvrage. Delicity vient de recruter à Nice une quarantaine de livreurs : « Cinquante autres sont en liste d’attente. Nous allons nous développer dans plusieurs villes ; Nice étant notre laboratoire test. » En moins de quatre mois, la start-up niçoise a déjà convaincu un peu plus d’une centaine de restaurateurs azuréens de basculer sur sa plateforme.