Monaco-Matin

La Croisette à Cannes : « Messieurs, vous ne portez pas le masque... »

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

Les policiers étaient de sortie au bord de la Grande Bleue ce dimanche après-midi à Cannes. En tenue ou en civil, les effectifs de police n’étaient d’ailleurs pas les seuls, car nombre de promeneurs profitaien­t d’une météo printanièr­e pour prendre un peu d’air… Mais avec le masque sanitaire obligatoir­e !

À pied, à vélo, à moto, une quinzaine d’hommes étaient déployés (issus des rangs de police secours, de la brigade anticrimin­alité, du groupe de Sécurité publique…) le long de la Croisette, afin de veiller au respect des règles (gestes barrières et attestatio­n de sortie de rigueur) en ce deuxième week-end de confinemen­t, sous les yeux d’Anne Frackowiak-Jacobs, sous-préfète de Grasse.

« Plus compliqué pour l’attestatio­n de sortie »

« Il y a un peu plus de monde dehors que le weekend dernier et globalemen­t, le port du masque est respecté, c’est parfois plus compliqué pour l’attestatio­n dérogatoir­e de sortie, constate la représenta­nte de l’État. Depuis le début de la semaine dernière, le taux d’incidence est à la baisse, mais nos urgences hospitaliè­res sont toujours bien remplies, avec des morts tous les jours. En attendant l’accélérati­on de la vaccinatio­n, nous sommes sur une ligne de crête, il faut veiller au respect des gestes barrières pour éviter un confinemen­t général, car nous ne sommes pas encore sortis d’affaire ».

Les policiers se sont déployés le long de la Croisette hier après-midi.

Certains en sont plus ou moins conscients. Là, un homme assis, avec un masque sur le coude et un autre sur le cou, clope au bec.

« Monsieur, je vous vois fumer cigarette sur cigarette, c’est pour ne pas porter le masque ou quoi ? », l’interroge un fonctionna­ire.

« Non, c’est devenu une addiction, mais je fume seulement depuis mes 51 ans » lui répond le sexagénair­e. – Ah bah, vous rattrapez le temps perdu ! »

Un peu plus loin, un individu est interpellé au beau milieu du trottoir, sans masque. « D’habitude, je l’ai toujours dans la poche, je me suis déjà fait contrôler hier, mais là je l’ai oublié ».

« Et pourtant, vous avez 60 ans, de santé fragile, et vous vous promenez sans masque. Je suis obligé de vous verbaliser », lui explique le policier. Réponse de l’intéressé : «Ah non, je suis au RSA ! »

Tandis qu’une équipe de deux agents patrouille aussi sur le sable, un trio de jeunes hommes, sans masque sur le visage, se marre en voyant approcher les forces de l’ordre. « Messieurs, vous ne portez pas le masque… »

« Ah, on vient juste de manger et on fume une cigarette ! », se défendent avec une belle mauvaise foi les intéressés.

L’un d’eux en profite même pour sortir une clope et l’allumer nonchalamm­ent, l’air goguenard. « À notre arrivée, vous n’aviez pas de cigarette à la main, ni de sandwich », insiste le policier, qui s’apprête à verbaliser.

« Ah non Monsieur, faites preuve de bonne foi ! », s’insurgent les intéressés.

Par chance, tous les citoyens ne réagissent pas ainsi. La preuve, samedi, 332 personnes avaient déjà été contrôlées par les forces de l’ordre. Seuls 35 PV avaient été dressés pour non-port du masque, défaut d’attestatio­n de sortie ou non respect du couvre-feu.

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(Photo A.C.)

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