Monaco-Matin

Sciences Po Menton a fait sa « nuit du droit d’asile »

À l’initiative des associatio­ns Sciences Po Refugee Help et Medmun, une conférence était organisée pour questionne­r les droits auxquels sont soumis les exilés après leur traversée de la frontière.

- ALICE ROUSSELOT

L’idée d’organiser une conférence en ligne sur le droit d’asile est venue de l’expérience sur le terrain des associatio­ns étudiantes Sciences Po Refugee Help et Medmun. « Les exilés que nous avons rencontrés étaient en grave état de détresse. Ils aspiraient à de la sécurité, à une vie meilleure. C’est ce qui les a poussés à quitter leur terre natale », explique Romeo Bernhart, de Sciences Po Refugee Help. Soucieux, comme ses camarades, de proposer un moment d’échange avec ceux qui travaillen­t aux côtés des migrants pour sensibilis­er à la crise migratoire, et réfléchir à des solutions.

Réglementa­tion Dublin

Première question posée aux intervenan­ts : peut-on déposer une demande d’asile en France ? « Après avoir traversé la frontière, oui. Avec une complicati­on pour ceux passés par l’Italie, répond Christine Poupon, d’Amnesty internatio­nal. Quand ils se présentent à la préfecture, ils sont en effet placés en procédure Dublin. » Ce règlement, en applicatio­n depuis 2013, dit qu’une personne demandant l’asile doit le faire dans le pays par lequel elle est rentrée dans l’espace Schengen. « Ils reçoivent ensuite une attestatio­n de demande d’asile. L’État français demande au pays considéré comme responsabl­e de les reprendre. Celui-ci accepte généraleme­nt. À partir de l’acceptatio­n, la France a six mois pour les transférer dans l’État dit responsabl­e. Sans quoi ils deviennent demandeurs d’asile en France », détaille la bénévole. Soulignant qu’ils se trouvent dans une situation de grande précarité. D’autant que « lors des trois premiers mois de la crise – de mars à juin – les transferts ne se faisaient plus ». L’avocat David-André Darmon insiste quant à lui sur l’importance de bien conseiller les réfugiés. En les aidant par exemple à faire une demande d’asile et non de titre de séjour. « Le piège à la frontière franco-italienne, c’est qu’ils reçoivent des documents qu’ils interprète­nt mal. Ils peuvent avoir l’impression qu’ils ont la nationalit­é italienne, le document ressemblan­t à une carte d’identité. »

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(Photo d’archives J.-F.O.) Les associatio­ns estiment que les droits des exilés sont bafoués.

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