La Ferrari SF de Charles Leclerc prête à rugir
Après une saison 2020 de vaches maigres dans le camp du cheval cabré, le numéro 16 de Charles Leclerc va-t-il reprendre des couleurs ? Dévoilée hier, la Ferrari SF21 est attendue au tournant
Toutes devant et elle derrière ! Bonne dernière sur la grille de départ des présentations de Formule 1 venant de s’enchaîner en mode rafale, la nouvelle merveille de technologie ciselée à Maranello est apparue hier.
Son nom : SF21. Sa mission : faire oublier la SF1000, une devancière indigne du cheval cabré qui a relégué la Scuderia du 2e au 6e rang du championnat constructeurs en 2020. Du jamais vu depuis le gigantesque trou d’air de 1980 (10e).
« L’équipe a beaucoup bossé »
Après pareille dégringolade, c'est peu dire que la troisième Ferrari cravachée par Charles Leclerc (23 ans, 59 GP) - désormais associé à Carlos Sainz (26 ans, 117 GP), successeur de Sebastian Vettel - est attendue au tournant. Le Monégasque adoubé par les tifosi lorsqu'il a conquis coup sur coup ses deux premières victoires (Belgique, Italie) il y a deux ans n’entend pas se contenter de sauver les meubles une saison de plus. « Je n'ai jamais passé autant de temps à l'usine que cet hiver, toute l'équipe a beaucoup bossé, nous sommes prêts à démarrer », a-t-il martelé avant de s'envoler en direction de Bahreïn, théâtre de l'unique répétition générale qui débutera demain (12-14 mars) sur la piste accueillant la course d'ouverture 2021 à la fin du mois (26-28 mars).
En cette période "covidée", point de présentation en grande pompe sur la scène de théâtre Romolo-Valli de Reggio d’Emilie comme dans le monde d'avant : à l'instar de ses rivales, Mercedes, Red Bull-Honda, McLaren, Aston Martin et Alpine, entre autres, c'est en ligne que la SF21 a dévoilé une robe rouge bi-ton - bordeaux à l’arrière - surmontée d’une inédite touche de vert mettant en exergue un partenaire sur le capot moteur. La révolution technique initialement prévue pour 2021 ayant été différée d’un an, il s’agit d’une évolution de la SF1000. Dans les bureaux d’études, les méninges ont phosphoré sans relâche afin d’optimiser tout ce qui pouvait l’être.
« 2021 se construit sur les leçons d’une campagne 2020 incroyablement difficile » ,observe le directeur sportif Laurent Mekies dans la vidéo de lancement de la SF21. « Nous avons essayé d’apprendre de nos erreurs et de nous améliorer dans tous les domaines où nous n’étions pas à la hauteur. » En première ligne figuraient côte à côte le moteur et les éléments aérodynamiques, pointés du doigt comme les deux principaux responsables des récents tracas.
Regain de puissance significatif
Concernant le groupe propulseur, Mattia Binotto annonce un regain de puissance significatif mesuré au banc d’essais. « Les chiffres sont prometteurs », glisse le patron de la gestion sportive - les rumeurs parlent de 50 chevaux de plus - tout en soulignant les efforts accomplis sur les ailerons et autres appendices redessinés dans le but de trouver un meilleur compromis entre appuis et traînée (voir ci-dessous). Du côté du châssis, en grande partie gelé par rapport à 2020, Ferrari a choisi de concentrer les rares changements autorisés sur l’arrière - transmission et suspensions -, désormais plus « effilé », selon le responsable Enrico Cardile.
À quel bond en avant faut-il s’attendre ? Suffisant pour revenir taquiner la référence Mercedes ici ou là ? Rouge, pair... et gagne, le numéro 16 ? A la régulière, pas sûr. D’autant que Maranello consacrera peu de temps au développement de cette monoplace. Fort logiquement, priorité est donnée à la conception de la suivante, nouvelle de A à Z, qui négociera un virage crucial l’an prochain.
En attendant, c’est sur la piste sablonneuse de Sakhir, où il avait claqué sa première pole position dans l’habit de lumière rouge (GP de Bahreïn 2019), que Charles Leclerc va jauger le potentiel de sa cavalerie ce week-end. Avec l’espoir de vite conclure une traversée du désert n’ayant que trop duré.