Le patrimoine mentonnais désormais à portée de clic
Le service des archives municipales a créé sa base de données, consultable en ligne. Elle recense déjà des milliers de documents papier, audio, vidéo et photographiques.
C’est un projet sur lequel le service communal travaillait en interne depuis sept ans. Près de 150 000 documents issus des archives municipales de Menton ont été numérisés sur une base de données, consultable en ligne. Journaux, registres paroissiaux, cadastres anciens... C’est (presque) toute l’histoire de la cité du citron qui s’offre à la portée de tous, directement depuis chez soi. Simples curieux, professionnels ou encore chercheurs spécialisés, les profils qui sollicitent le service des archives sont divers et variés.
Un accès rapide à tous les inventaires
Avec une « demande très forte » émanant de l’extérieur de la ville, la numérisation de ces annales vise à faciliter le travail des archivistes tout comme celui des visiteurs. « L’histoire de Menton est très riche, elle intéresse énormément de chercheurs à l’étranger, détaille Valérie Rondelli, cheffe du service. On a eu un grand professeur américain, un doctorant suédois... Mais des notaires, des généalogistes ou bien des familles font aussi appel à nous quotidiennement. L’idée, c’est qu’ils puissent avoir accès à tous nos inventaires et savoir rapidement si on a les documents qui les intéressent. » Une fois le document recherché trouvé, reste à savoir si ce dernier est consultable en ligne ou pas. « Pour des questions juridiques, certaines archives ne sont consultables que sur place, seule la notice sera visible en ligne », précise-t-elle.
millions de pièces conservées
C’est le cas du journal NiceMatin, par exemple. «Ilne peut être consulté que sur place mais grâce à la notice en ligne, les gens viennent avec leur code index et on peut retrouver les documents plus facilement », explique l’archiviste. Un gain de temps précieux quand on sait qu’à peu près sept millions de documents sont conservés aux Archives municipales !
Face à ce chiffre colossal, les 150 000 documents déjà numérisés sur la base de données peuvent paraître infimes. Et pourtant... Entre le tri, la numérisation et la saisie des notices, c’est un travail méticuleux qui s’effectue en coulisses.
« On ne peut pas tout numériser, c’est certain ! expose Valérie Rondelli. On va surtout numériser les documents qui ont une utilité pour le public. Après, s’il y a des demandes, on peut faire la démarche pour certains dossiers. » Concernant les demandes, justement, celles relatives à la généalogie, l’urbanisme et l’histoire des maisons sont parmi les plus courantes.
« Quand les gens achètent un bien immobilier, s’il est ancien, ils sont toujours curieux de connaître l’histoire du lieu », note l’archiviste. Autre catégorie populaire : les délibérations et actes politiques, dont 45 000 sont saisis sur la base de données à l’heure actuelle. « C’est l’histoire de Menton puisque ce sont toutes les discussions qui font la ville, analyse Valérie Rondelli. Ona aussi beaucoup de demandes sur les années 1890-1920, ce qui correspond à la période Belle Époque, et sur les personnages, connus ou non, qui ont fréquenté Menton. » L’archiviste se souvient d’une femme qui recherchait un écrivain ayant vécu dans la cité du citron, ou bien de cet étranger qui s’intéressait à l’architecte HansGeorg Tersling.
Voyager dans le temps
Parfois, les demandes sont plus particulières. Il y a quelque temps, Valérie Rondelli a ainsi été contactée par une personne réfugiée dans les Pyrénées durant la guerre qui cherchait à retracer ses origines. L’actualité, aussi, peut faire resurgir certains sujets.
« Lors des commémorations de 14-18, on a reçu pas mal de demandes sur les poilus, les tirailleurs sénégalais...», révèle-t-elle.
Les plus anciennes archives recensées sur la base de données remontent au XVIe siècle. Il s’agit des registres paroissiaux, regroupant baptêmes, actes de mariages, sépultures... bien avant que l’état civil ne soit créé.
« Les archives antérieures à cette époque appartiennent à Monaco car nous étions monégasques, rappelle Valérie Rondelli. Elles sont conservées au Palais princier. » À partir de là, il est possible de naviguer à travers les époques et les catégories jusqu’à nos jours.