Un nouveau week- end au point mort
Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement, a levé hier le suspense : malgré la bronca des élus locaux, les Alpes-Maritimes sont astreintes à un troisième week-end de confinement.
S’il n’est pas d’actualité en Île-de-France, le confinement s’impose encore ce week-end au département des Alpes-Maritimes. Dans les mêmes conditions que les deux premiers semble-t-il, même si les contours en sont encore assez flous. Ce protocole exceptionnel implique que, de Théoulesur-Mer à Menton, les habitants de soixante-trois communes littorales sont sommés de mettre leurs loisirs en suspens. Sauf à disposer d’un point de chute en station. Ou, dans le moyen pays ou peut-être le Var, d’une quelconque possibilité d’évasion.
À compter de 6 heures samedi, et jusqu’à la fin du week-end, des vies entre parenthèses pour en sauver d’autres. C’est l’argument qui a présidé à cette prolongation de confinement, malgré la bronca des élus de la Côte. Le porte-parole du gouvernement, qui s’est chargé de cette annonce à l’issue d’un Conseil de défense, l’a clairement indiqué : « Ces mesures produisent des effets, le taux d’incidence a baissé de 22 % en une semaine. »
Cette thèse est controversée, rien n’y fait. Le Pr Michel Carles, chef du service infectiologie du CHU de Nice, en contestait, encore mardi, le bien-fondé. Sans remettre en cause la réalité du bilan puisque la situation, sur le plan des admissions à l’hôpital, notamment en réanimation, reste tendue.
Taux d’incidence préoccupant
Gabriel Attal n’en a donc pas démordu. En dépit d’une « demande de pouvoir assouplir [les règles, ndlr], relayée entre autres par le maire de Nice », il juge ce taux d’incidence préoccupant et a indiqué, hier, qu’un point serait fait la semaine prochaine pour « envisager » de lever ces restrictions.
Sport local : déroger
Il faudra donc (re)prendre son mal en patience. Et se soumettre à une servitude pas si volontaire dont de nombreux maires remettent en cause l’opportunité. Tel Jean Leonetti, à Antibes, qui continue d’émettre des doutes sur l’acceptabilité d’une mesure ressentie comme une punition et parfois appliquée au prix d’une « pluie de PV ».
En attendant l’avalanche de doses de Pfizer et d’AstraZeneca que le gouvernement nous promet, seul moyen d’enrayer la propagation du virus et donc l’engorgement des services hospitaliers : s’enfermer. À moins de s’adonner à l’un des rares sports d’extérieur aujourd’hui tolérés. Qui consiste à déroger. La tentation sera grande de remplir à tour de bras des formulaires pour sortir son chien, faire des courses, recevoir un soin, courir dans un rayon de cinq kilomètres et rendre visite à une personne vulnérable, ou inversement. En croisant en chemin des badauds de tout âge avec attestation mais sans masque, ou sous le nez, ce qui confine surtout au ridicule. Ne reste plus qu’à décrocher peut-être une prolongation de l’autorisation de sortie. Trois heures au lieu d’une, selon ce que demande le maire de Nice Christian Estrosi. Sans garantie de pouvoir faire l’ouverture de la pêche à la truite ce samedi ou de voir arriver les coureurs du Paris-Nice dimanche. Dans les deux cas, la décision du préfet se fait attendre.