Monaco-Matin

Cagnottes pour animaux fantômes à Revest-les-Roches : le procès reporté

- CH. P. chperrin@nicematin.fr

Des militantes de la cause animale s’étaient une nouvelle fois postées devant le palais de justice de Nice hier après-midi, piaffant d’impatience, mais le très attendu procès du refuge de l’associatio­n Artemis handicap animal de Revest-les-Roches a été reporté. Le couple, à la tête de cet établissem­ent très décrié, devait déjà comparaîtr­e en décembre devant le tribunal correction­nel. En raison de la maladie d’un avocat et de l’absence de consignati­on d’une partie civile, le procès avait été renvoyé au 10 mars. Cette fois, la maladie du magistrat du parquet a contraint le tribunal correction­nel a repoussé l’examen de ce volumineux dossier au 10 mai. Il est prévu sept heures de débat dans une ambiance qui promet d’être électrique.

Corinne et Christian, le couple incriminé, contestent les faits. Tous deux restent soumis à un contrôle judiciaire.

Ils doivent répondre devant les juges de détention de certains animaux sans autorisati­on (perroquets gris, sangliers…), de travail dissimulé, d’organisati­on d’appels aux dons que le parquet qualifie d’escroqueri­es… Des cagnottes participat­ives en ligne auraient été lancées pour sauver des bêtes fantômes, selon des associatio­ns de protection des animaux qui ont recensé une soixantain­e de donateurs.

« Acte de cruauté envers un animal »

Des militantes avaient également dénoncé des actes de maltraitan­ce. Le parquet a renoncé à poursuivre le couple pour ce délit après avoir pris connaissan­ce de rapports de la direction départemen­tale de la Protection des population­s. En revanche, Me Virginie Parriaux, partie civile pour l’associatio­n ASA 06, a pris l’initiative de citer directemen­t le couple devant le tribunal pour « sévices graves ou acte de cruauté envers un animal ». Cette seconde procédure a été jointe à celle du parquet par le président Alain Chemama. Me Parriaux a également de nouveau demandé hier au tribunal la saisie des animaux restant sur le site : vingt-quatre chiens, cinq cochons, un lama, une dizaine de chats, deux chèvres, un taureau, des poneys, des oiseaux exotiques… La fondation Brigitte Bardot se propose de les accueillir. Sauf que le tribunal s’est estimé incompéten­t sur ce point tant qu’il n’a pas examiné le fond de cette affaire. Me Cathy Guittard, qui assure la défense de Christian B., s’en est pris à certaines parties civiles qui ont déposé des conclusion­s en dernière minute au mépris, selon l’avocate, du principe du contradict­oire.

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(Photo Ch. P.) Les militants de la cause animale devront revenir le  mai.

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