Le littoral est-il prêt
Alors qu’on célèbre les dix ans du tsunami de Fukushima au Japon, cette catastrophe naturelle est encore mal perçue en France. Le risque existe pourtant bien chez nous et la Côte d’Azur s’y prépare.
Dix ans jour pour jour après la catastrophe, les images du tsunami provoquant la catastrophe nucléaire de Fukushima restent encore en tête. Et pourtant, le bilan humain aurait pu être bien pire. Si le système de défense a été vaincu par la puissance de la vague, l’alerte des services nippons a pu être lancée suffisamment tôt pour permettre une assez bonne évacuation de la population.
C’est justement pour se préparer au mieux à ce risque mal perçu par la population que la France a mis en place le Centre national d’alerte au tsunami (Cenalt), en service depuis 2012. « Souvent, un tsunami est provoqué par un tremblement de terre. Celui-ci génère une onde de choc qui se déplace très vite. Elle est détectée par des stations sismiques, ce qui permet d’en déterminer l’origine et la puissance. A partir de là, on peut établir s’il y a un risque », explique Pascal Roudil, sismologue et responsable du Cenalt. Un message d’information, d’avertissement ou d’alerte est lancé auprès du Centre opérationnel de gestion interministérielle des crises (Cogic) dans les quinze minutes après le séisme, qui est ensuite confirmé ou infirmé. Le Cogic alarme ensuite l’ensemble des préfectures, qui préviennent à leur tour les municipalités.
La question n’est pas si mais quand
Sur les 66 messages émis depuis 2012, un seul était au niveau orange (avertissement) et aucun au niveau rouge (alerte). « Mais la question n’est pas de savoir s’il va y avoir un tsunami mais plutôt quand il va avoir lieu » , rétorque Pascal Roudil. « Il faut donc cartographier les dangers sur le littoral, les zones topographiques inférieures au niveau potentiel des vagues. La région est montagneuse donc le risque de pénétration dans les terres est limité mais la zone littoral peut subir de gros dégâts », abonde Christophe Larroque, géologue à Geoazur et qui travaille sur les tsunamis depuis 20 ans. Il convient donc pour les municipalités de se préparer à toutes les options et à informer leurs populations pour éviter les effets de panique. Un séisme majeur en zone ligure, une faille à une trentaine de kilomètres allant des côtes de Nice à Savone, pourrait provoquer un tsunami en 20 minutes sur la côte azuréenne.
Il y a certes une obligation légale d’établir des plans de prévention des risques. « Mais le plus important est qu’il y ait une vraie prise de conscience chez les gens que le risque existe, même s’il est faible, et qu’il faut savoir comment réagir », rappelle Christophe Larroque.