Caravelle Ajaccio-Nice : la fin du secret-défense
L’Élysée a ordonné la déclassification d’une partie des archives nationales. Une nouvelle accueillie avec satisfaction, mais prudence, par les familles des 95 victimes du crash.
Déclassifiés. Les familles des victimes du crash de la caravelle Ajaccio-Nice attendaient cela depuis des années. Elles vont enfin pouvoir exhumer les documents classés « secret-défense » ayant trait à la tragédie du 11 septembre 1968 (lire par ailleurs).
« Le chef de l’État, a indiqué l’Élysée mardi soir via un communiqué, a pris la décision de permettre aux services d’archives de procéder dès demain aux déclassifications des documents couverts par le secret de la Défense nationale selon le procédé dit « de démarquage au carton » jusqu’aux dossiers de l’année 1970 incluse. Cette décision sera de nature à écourter sensiblement les délais d’attente liés à la procédure de déclassification, s’agissant notamment des documents relatifs à la guerre d’Algérie. »
« Que ça aille plus vite »
Effet d’annonce ou réelle volonté ? Mathieu Paoli, président de l’association des familles de victimes du crash, accueille la nouvelle avec satisfaction, mais prudence. « Aujourd’hui ça bouge grâce à la déclassification des dossiers liés à la guerre d’Algérie. Macron nous avait promis en septembre 2019 qu’il le ferait pour les documents liés au crash. C’est maintenant le cas. Nous attendons que ça aille plus vite. Les années passent et nous exigeons toujours de connaître la vérité. » L’association continue également à réclamer une plongée sous-marine, afin d’inspecter les restes de l’épave. Pour Me Paul Sollacaro, avocat niçois de l’association, cette décision est une bonne nouvelle. « Nous avons toujours estimé que la présidence d’Emmanuel Macron était celle qui pouvait faire bouger les lignes. Qu’elle n’avait pas de comptes à rendre à la vieille garde. »
La loi promulguée d’ici l’été
L’association a-t-elle bon espoir d’entrevoir la vérité ? « S’ils sont classifiés secretdéfense, c’est qu’on a voulu taire quelque chose, estime l’avocat. Nous sommes assez impatients d’en prendre connaissance. »
Avant de pouvoir les consulter, une loi devra être promulguée. Ce devrait être d’ici l’été. C’est seulement ensuite que l’association pourra en prendre connaissance. Pour ce faire, elle entend saisir la juge d’instruction pour qu’elle ordonne une commission rogatoire.