Crime organisé : démantèlement en Belgique et en France de Sky ECC, un réseau de communications cryptées
Le réseau de téléphones cryptés Sky ECC, objet d’une vaste opération anti-criminalité mardi en Belgique, est également visé par une procédure en France qui a permis d’identifier environ 2 000 utilisateurs et pourrait permettre de mettre à jour d’autres infractions, selon le procureur de Paris, Rémy Heitz.
En France, des juges d’instruction lillois ont commencé à enquêter sur Sky ECC en août 2019 avant que l’enquête ne soit confiée en décembre dernier à des juges parisiens de la Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée (JUNALCO). Pour le procureur, interrogé, ces investigations « permettent l’ouverture de procédures incidentes portant notamment sur des trafics de stupéfiants de grande ampleur ou des atteintes aux personnes ». « Le réseau auquel nous avons à faire semble être quasi-exclusivement utilisé par des criminels de grande envergure avec environ 2 000 titulaires de ligne en France et un prix des abonnements qui serait très élevé ». « Des téléphones d’apparence normale, sous Android ou iPhone, sont équipés du système Sky ECC, et proposés par des revendeurs officieux », a-t-il souligné.
« Commercialisé massivement » et extrêmement crypté, ce système assurait à ses possesseurs « une protection importante de leurs données contre les interventions de la police et de la justice » avec la possibilité d’« effacer ses données à distance », précise le procureur dans un communiqué. Cette enquête s’est faite « dans le cadre d’une coopération juridique et technique européenne à laquelle Eurojust et Europol ont pris une part active ».