Les avocats ont manifesté en soutien à Me Sollacaro
Alors qu’une plainte a été déposée hier à l’encontre du président du tribunal correctionnel d’Aix-en-Provence, des manifestations se sont tenues dans toute la France.
Avocats expulsés, liberté bafouée ! » Une manifestation, à l’initiative de l’Union des jeunes avocats, s’est tenue hier matin sur les marches du tribunal judiciaire de Nice. Dans le milieu des robes noires, l’émoi est considérable après que Me Paul Sollacaro, du barreau de Nice, a été expulsé, ce jeudi, d’une audience correctionnelle d’Aix-en-Provence, par la force publique, après un incident avec le président d’audience.
Avocat d’un client atteint de la Covid-19, Me Sollacaro plaidait la disjonction de son dossier, son client n’étant pas en mesure de se défendre.
Selon des témoins sur place, le président a refusé puis lui a intimé l’ordre de se taire. Près de huit policiers ont ensuite expulsé l’avocat niçois manu militari.
« Atteinte aux droits de la défense »
Le bâtonnier de Nice, Me Thierry Troin, était présent aux côtés de ses confrères et consoeurs ce vendredi matin. « Les circonstances de l’expulsion de notre confrère ne sont pas acceptables. C’est une atteinte aux droits de la défense », a-t-il lancé.
Il avait demandé la suspension des audiences entre 9h et 9h30 pour permettre cette manifestation. L’indignation est grande depuis jeudi dans les barreaux de France et bon nombre de mouvements sont organisés en soutien.
Le Conseil national des barreaux, l’institution nationale qui représente l’ensemble des avocats exerçant en France, a voté une motion. Le barreau de Grasse, voisin, a également apporté « son plein et entier soutien à Me Sollacaro, victime d’un abus d’autorité gravissime : les fondements des droits de la défense ont été bafoués ». Les avocats marseillais et aixois se sont de leur côté rassemblés en début d’après-midi. Hier, vers 13 heures, le procès a repris à Aix dans une extrême tension. Le bâtonnier s’est désigné pour soutenir une demande de renvoi, appuyée par le procureur, présent en personne.
Mais le tribunal, après en avoir délibéré, a refusé la demande et décidé de juger l’affaire.