« Jouer l’Euro n’est pas une obsession »
Que faisiez-vous quand on vous a annoncé votre convocation en équipe de France ?
Je montais le bureau de ma femme chez moi avec mon père (rires). Notre «Team Manager» Bernard avait la chair de poule quand il m’a annoncé que je partais le lendemain à Clairefontaine. Après l’appel, mon père m’a demandé si quelqu’un était mort (rires). J’étais sous le choc. Il était très fier parce qu’il a fait énormément de sacrifices pour moi quand j’étais jeune. Il prenait des RTT pour m’amener aux entraînements. J’ai compris en grandissant. T’es obligé de te donner à %. Mes parents sont très importants pour moi. On fait un métier public. Quand on est critiqués, eux-aussi se retrouvent impliqués. Ils veulent prendre notre frustration, notre peine. C’est bien de leur donner de la joie.
Qu’avez-vous ressenti lors du rassemblement ?
Le premier repas, le premier entraînement, le premier équipement... C’est inexplicable tellement c’était fort. Quand je regarde les photos, c’est magnifique, ça donne de la confiance et encore plus envie de travailler parce que c’est en travaillant beaucoup qu’on peut vivre de telles choses.
Vous avez bénéficié d’un concours de circonstances pour être convoqué. C’était compliqué de ne pas se sentir illégitime ?
J’ai entendu des choses, mais je me suis dit que ce n’était pas grave. Ils en ont peut-être appelé d’autres avant moi, mais si au final c’est moi qui suis là, c’est le destin. La chance qu’on me donne, je savais que j’allais la saisir à %.
Votre intégration ?
Elle a été facile parce qu’il n’y a que des bons mecs. Ce sont des stars du monde du foot : Pogba, Mbappé, Griezmann... Mais quand tu es dans leur quotidien, ce sont des mecs simples. Je les ai vraiment remerciés.
L’Euro, vous y pensez ?
Forcément. Mais je suis surtout concentré sur Monaco et l’objectif commun du club. Si je fais des belles prestations et que ça m’amène vers une deuxième sélection, tant mieux. Mais si ce n’est pas le cas, ce n’est pas grave, ce n’est pas une obsession.