Monaco-Matin

Ces restos ouverts pour les routiers et le BTP

Alors que la population n’a plus accès aux tables des établissem­ents de restaurati­on dans les Alpes-Maritimes, certains peuvent encore profiter de ce petit privilège. On vous dit qui et pourquoi...

- DOSSIER : ÉRIC FAREL efarel@nicematin.fr

Routiers, résidents monégasque­s, frontalier­s de l’Italie, clients des auberges et, tous derniers arrivés dans cette liste, salariés travaillan­t en extérieur dont ceux du BTP... Tels sont ceux qui, aujourd’hui, bénéficien­t d’une autorisati­on ou d’une dérogation pour s’attabler et prendre un repas au restaurant. Des privilégié­s ? Oui, probableme­nt, si l’on fait référence à ceux qui ont la chance de vivre en Principaut­é ou à un saut de puce de la frontière italienne. Mais pour les profession­nels de la route ou ceux qui, depuis des mois, travaillen­t sur les chantiers, dans les jardins et dans les transports, sans possibilit­é de se restaurer au chaud, il est juste logique que cette opportunit­é leur soit de nouveau permise... En attendant un vrai retour à la normale.

Yan, Guillaume, Cyril. Ces trois frères qui travaillen­t pour l’entreprise de constructi­on maçonnerie Schippers, à Peymeinade, se sont installés jeudi dernier à une table de la brasserie La Chèvre d’or, dans le village voisin de Cabris. Presque comme si de rien n’était... Et quelques minutes plus tard, ils ont partagé un succulent poulet farci aux cèpes accompagné de pommes de terre au four.

« Remettre la machine en route »

Depuis lundi dernier, la réglementa­tion permet aux salariés du BTP de prendre un repas chaud dans un restaurant. Une opportunit­é, scellée par une convention passée entre l’entreprise et le restaurate­ur, qui commence à essaimer dans les Alpes-Maritimes, après avoir fait ses preuves dans d’autres départemen­ts. Christophe Martinez, gérant de la brasserie, explique : « Un client qui est dans le BTP m’a envoyé le lien il y a une quinzaine de jours, ce qui m’a permis de m’informer. J’ai complété le dossier et j’ai vu en début de semaine que mon inscriptio­n au dispositif avait été validée. »

Et lui qui vend aussi du tabac et des cigarettes dans son établissem­ent, a fait passer le message à ses clients. C’est comme cela que jeudi, il a pu servir ses premiers repas depuis la fin octobre à trois d’entre eux qui avaient réservé.

« C’est quand même bien agréable, commente Yan. On travaille dans le coin mais avant je rentrais à la maison pour manger, et mes deux frères, eux, allaient chez mes parents. Là, on retrouve nos habitudes et je pense que l’on viendra deux ou trois fois par semaine. Je regrette juste que cela n’ait pas été mis en place avant et je pense que d’autres profession­s que la nôtre devraient également pouvoir profiter des mêmes conditions. Les chauffeurs de taxi, notamment, qui sont souvent en galère pour se restaurer. »

Un avis auquel se rallie Christophe Martinez qui relève que la mesure ne concerne que les entreprise­s d’une certaine importance, « mais pas les artisans ou les autoentrep­reneurs ». Et qui déplore aussi, avec l’arrivée des beaux jours, de ne pas pouvoir ouvrir sa terrasse de soixante-dix places pour l’accueil de cette clientèle ciblée. À l’intérieur, quatorze places sont disponible­s et le patron s’est plié au protocole sanitaire exigé : masques, gel, distanciat­ion et cheminemen­t balisé. L’intérêt pour lui ?

Il n’est certaineme­nt pas financier. « Mais, dit-il, ça permet de remettre la machine en route en espérant que bientôt, tout pourra recommence­r comme avant. »

 ?? (Photos Patrice Lapoirie) ?? À Cabris, la brasserie La Chèvre d’or a repris du service et accueilli ses premiers clients du BTP, à la grande satisfacti­on de Christophe Martinez (en médaillon).
(Photos Patrice Lapoirie) À Cabris, la brasserie La Chèvre d’or a repris du service et accueilli ses premiers clients du BTP, à la grande satisfacti­on de Christophe Martinez (en médaillon).

Newspapers in French

Newspapers from Monaco