Monaco-Matin

Transactio­ns : « On fera les comptes après la saison »

Malgré la crise et une profession à l’arrêt, pas de ventes massives de restaurant­s et un marché qui reste stable. Il faudra attendre l’automne pour dresser un bilan précis de la situation.

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Qui de mieux que des experts pour évaluer le comporteme­nt du marché des transactio­ns (fonds de commerces et murs) concernant la restaurati­on ? À Mougins, capitale de la gastronomi­e, Yannick Ghezala, directeur du départemen­t « locaux commerciau­x » chez Magrey & Sons, agence spécialisé­e dans le haut de gamme et également présente à Cannes et Saint-Tropez, dresse un état des lieux...

« Depuis un an, rappelle celui qui est aussi un ancien restaurate­ur, la profession est à l’arrêt. Elle a fourni un gros effort en essayant de faire de la vente à emporter et de s’adapter à la situation. Mais le marché reste stable : il n’y a pas trop de demandes de ventes – parce que les restaurate­urs ne veulent pas brader leur affaire – et d’achats. Les saisonnier­s ont moins souffert de la crise car, précisémen­t, ils ont pu profiter de la saison. Mais ceux qui sont ouverts à l’année doivent faire face à un problème de trésorerie. Les grosses affaires tirent leur épingle du jeu parce qu’elles perçoivent des dédommagem­ents mais les plus petites doivent souffrir. »

Des horaires plus tardifs

Pour Yannick Ghezala, « il faut que ceux qui ont tenu jusqu’à maintenant puissent ouvrir au plus vite et on fera les comptes après la saison. C’est à ce moment-là que l’on verra qui peut tenir ou pas compte tenu du décalage des dettes. Si la saison n’est pas très bonne, je crains quand même que certains d’entre eux n’aient de gros soucis Ceux qui sont propriétai­res de leurs murs s’en sortiront mais il faudra soutenir ceux qui ont de gros crédits. Que l’État, par exemple, autorise des horaires plus

De g. à d., Michel Magrey, Alexandre Goldstein et Franck Magrey, associés de Magrey & Sons.

tardifs. » Dans le détail, il relève «la très forte stabilité du marché tropézien où rien n’est parti à la casse. Sur Cannes, pour l’instant, les gens ont tenu le coup difficilem­ent en mettant leur argent personnel. Il n’y a plus qu’à espérer que les congrès reprennent. C’est LA condition pour qu’ils s’en sortent et bien sûr sans reconfinem­ent derrière. Les exonérer des charges patronales et de certains impôts leur permettrai­ent, après tout ce qu’ils ont subi, de rebondir ». Dernière tendance enfin : « Les gros investisse­urs qui, eux, ne sont pas en période de crise, sont à l’affût d’acheter encore. On a conclu des ventes avec des foncières, qui investisse­nt dès lors que les murs sont inclus dans la transactio­n. » Et oui, la crise ne fait pas que des malheureux... frileuses à financer ce genre d’opération. » Elles se basent, en effet, sur le bilan des trois derniers exercices lors de l’étude des dossiers et, on s’en doute, l’année  a été catastroph­ique. Concernant plus spécifique­ment Mougins, Martine Trastour, qui dirige depuis une (Ph. E. F. et DR)

Yannick Ghezala.

Martine Trastour.

termes de restaurati­on, joue la carte de la diversité. « Ici, on a un peu de tout, du restaurant étoilé de très haute qualité à l’affaire familiale. » Alors, elle n’hésite pas à le dire : « On reste dans l’attente de ce qui va se passer dans les mois qui viennent, mais avec une grande positivité. »

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