Monaco-Matin

Sivom en péril : « Un peu de bon sens de l’État ! »

Roger Roux, président du syndicat Villefranc­he-sur-Mer est solidaire de ses collègues de Val de Banquière. Il réclame la compensati­on de la taxe d’habitation comme « promis » par Macron.

- STÉPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr

Le Sivom Villefranc­he-sur-Mer, présidé depuis 2013 par Roger Roux, va, comme celui de Val de Banquière, [deux syndicats qui ont opté pour des contributi­ons fiscalisée­s] perdre pas mal de plumes, si rien ne change dans la stratégie du gouverneme­nt, [lire Nice-Matin du 5 février]. Si les collectivi­tés vont, comme promis par Emmanuel Macron, voir « compenser à l’euro près » les pertes en recettes liées à la disparitio­n progressiv­e de la taxe d’habitation, ce ne sera pas le cas pour les Sivom à fiscalité additionne­lle, dont ces deux Sivom azuréens.

Six communes

Roger Roux détaille : « Notre syndicat regroupe six communes Capd’Ail, Èze, La Turbie, Saint-JeanCap-Ferrat, Villefranc­he-sur-Mer et Beaulieu-sur-Mer ».

Crée en 1964 pour gérer le réseau d’assainisse­ment intercommu­nal, il a vu, au fil du temps, ses compétence­s se multiplier au fil du temps. Cet établissem­ent public couvre aujourd’hui un territoire d’un peu plus de 20 000 habitants et balaie des attributio­ns allant des centres de loisirs à la gestion d’activités périscolai­res. Il gère

Roger Roux, maire de Beaulieu-sur-Mer, président du Sivom Villefranc­he-sur-Mer.

une crèche intercommu­nale, un réseau de quatre médiathèqu­es, un conservato­ire avec plus de 600 élèves, ou s’occupe encore de la sécurisati­on des falaises. Mais le Sivom Villefranc­he-sur-Mer est aussi un acteur de la sécurité des biens et des personnes. « Nous avons installé plus de 300 caméras dans 5 communes et nous gérons un centre de supervisio­n urbain intercommu­nal ainsi qu’une brigade de nuit de 7 policiers municipaux », détaille le maire de Beaulieu. Qui explique que si le gouverneme­nt ne trouve pas de solution pour être équitable, aucune hypothèse ne lui semble acceptable, « d’autant que l’on exerce des compétence­s en lieu et place de l’État ».

Première hypothèse, « S’il n’y a pas compensati­on, cela va entraîner mécaniquem­ent une augmentati­on de la taxe foncière bâtie si nous faisons le choix de ne pas baisser le niveau des recettes issues de la fiscalité et donc de ne pas impacter les services publics ». Ou alors, « nous allons être contraints de réduire les dépenses d’investisse­ment et de fonctionne­ment au détriment des usagers ». Le président a fait les comptes : «Le Sivom devrait perdre 40 249 euros cette année pour la seule commune de Beaulieu. En 2023, ce sera 94 033 euros ».

Dès le mois de juin, Roger Roux, comme son homologue de Saint-André-de-la-Roche, Jean-Jacques Carlin, ainsi que Ladislas Polski, maire de La Trinité , a alerté des parlementa­ires. Cédric Roussel et Alexandra Valetta-Ardisson, députés LREM et le Républicai­n Éric Ciotti sont montés au créneau.

Dominique EstrosiSas­sone ne lâche pas

Et surtout Dominique Estrosi-Sassone qui ne cesse d’interpelle­r le ministre des Comptes publics, Olivier Dussopt, au Sénat. Une fois encore cette semaine. « Le gouverneme­nt refuse délibéréme­nt de trouver une solution juste et équitable s’appuyant sur les seuls arguments techniques quant au fonctionne­ment administra­tif des Sivom » ,explique la sénatrice qui dénonce : « Une nouvelle fois une réponse de technocrat­e de l’État qui ne tient pas parole en faisant peser sur les maires l’impopulari­té de l’augmentati­on mécanique et d’autorité de la taxe foncière ».

« Maintenant, il faut un peu de bon sens de l’État ! », assène Roger Roux. Qui conclut : «Etsicen’est pas le cas, nous serons solidaires du Sivom Val de Banquière pour une éventuelle procédure devant la justice administra­tive »

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(Photo S. G.)

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