Monaco-Matin

Au Mirazur à Menton cent réservatio­ns par semaine!

- FRANCK LECLERC fleclerc@nicematin.fr

Sidérant. Les réservatio­ns affluent à Menton. Alors que nul ne sait quand le Mirazur, élu en 2019 meilleur restaurant du monde par un classement britanniqu­e, concurrent du Michelin, dressera ses tables pour une nouvelle évasion trois étoiles. Mauro Colagreco, le chef italo-argentin stoppé net alors qu’il venait d’accéder au sommet, ne perd pas l’enthousias­me. C’est au prix d’un énorme travail. Et pas seulement sur lui-même, explique-t-il en décrivant une période étrange qui aurait pu saper totalement son moral. « Heureuseme­nt, nous avons, en France, des aides qui rendent les choses un peu moins difficiles que dans d’autres pays. Même si la situation est toujours inquiétant­e. »

Il fallait une solide trésorerie pour garantir leur revenu intégral aux 68 salariés en CDI. De ce point de vue, les extensions concourent à maintenir à flot ce vaisseau amiral. On y trouve, localement, une boulangeri­e, une pizzeria et une brasserie avec service de livraison. Plus loin, des collaborat­ions ou franchises en Europe, en Amérique du Sud et surtout en Asie, où l’économie reprend ses droits.

Sport de haut niveau

À Menton, des sessions sont organisées chaque mois avec un personnel qui, par roulement, doit cultiver à la fois son jardin et sa virtuosité. Comment faire autrement ? À l’heure du départ, le Mirazur sera scruté comme un sportif de haut niveau privé d’entraîneme­nt depuis un an, mais attendu sur la ligne d’arrivée avec une médaille d’or. D’entrée.

Le Mirazur a pu profiter, durant une petite année, de ses trois macarons. Un an d’attente, à l’époque. Aujourd’hui, cent demandes par semaine, donc, soit un solde positif de 70 à 80 réservatio­ns, compte tenu des défections. Le chef tablait, si l’on peut dire, sur une réouvertur­e le 7 avril. Ambition qui s’étiole. Pour le moment, ce sont surtout Lucca

Une période « difficile, étrange », qui n’empêche pas le chef prodige d’aller de l’avant.

et Valentin, 2 et 7 ans, qui profitent de la cuisine de papa. « Et de celle de maman », ajoute Mauro. Le duo fait patienter les gourmets. Par tradition, on ne peut s’inscrire au-delà d’un trimestre. De quoi l’été sera-t-il fait ? « On ne sait pas, mais l’an dernier, les Français étaient au rendez-vous. Nous avons eu très peur. Finalement, avec le complément de l’Italie et du reste de l’Europe, la clientèle était là. » Toujours voir le côté positif. « Sans quoi je serais en pleine dépression. »

 ?? (Photo Dylan Meiffret) ??
(Photo Dylan Meiffret)

Newspapers in French

Newspapers from Monaco