Claire, hôtesse de caisse à La Trinité : « On gère tout mieux »
« J’ai toujours travaillé, confinement ou pas confinement. Au début, en mars dernier, c’était très violent pour nous », entame Claire Gonella, 31 ans, hôtesse de caisse à l’hypermarché Auchan de La Trinité. «Ily avait ce côté nouveau. Et il y avait la panique des gens, leur anxiété. Les clients nous demandaient sans cesse si on vendait du gel, des masques et il n’y en avait pas », poursuit la jeune femme qui est employée au sein de cette grande surface depuis cinq ans. Elle hausse les épaules : «Et tout ça, pour nous, c’était très difficile à gérer. »
Si Claire Gonella n’a jamais eu vraiment peur pour elle, «je suis en bonne santé, je ne suis pas une personne à risque et j’ai toujours fait très attention », elle sait que certains de ses collègues « avec des comorbidités » avaient peur de venir au boulot et d’être en « première ligne ». Et puis, « on s’est habitués, ça va mieux. On gère tout mieux ». Elle avoue : « Lorsqu’ils nous ont installé le plexiglas autour des caisses, qu’on a dû porter le masque, au début c’était compliqué, ça nous oppressait, on se sentait enfermés. »
Elle rit : « Mais ça aussi, on s’est adaptés ». Mieux que de nombreux clients. « Au départ on les sentait anxieux, maintenant ils sont souvent
Claire travaille comme hôtesse de caisse depuis cinq ans à l’hypermarché de La Trinité.
agressifs. On sent qu’ils n’en peuvent plus de cette situation, qu’ils sont à bout », lâche la jeune hôtesse de caisse.
« Des années avec ce virus »
Qui est plutôt pessimiste pour l’avenir. « Au début je pensais que oui, le vaccin allait être notre porte de sortie vers une vie normale, mais au fil du temps, je crains que ce ne soit pas si simple. J’ai peur qu’on en ait pour des années avec ce virus », déplore-t-elle. Mais Claire tient, notamment grâce à l’ambiance avec ses collègues : « Avec la situation sanitaire, l’ambiance entre nous aurait pu se dégrader, mais non, heureusement, on reste soudés. »