Nordine surveillant de prison à Nice : « On a plutôt bien traversé cette tempête »
« C’était la stupeur. » Nordine Souab, gardien à la maison d’arrêt de Nice depuis plus de vingt ans et délégué UFAP, se souvient de ce virus qui a terrorisé le milieu carcéral. Avec le recul, alors que la catastrophe a été, selon lui, évitée, le surveillant s’en amuse : «On savait que si le coronavirus rentrait cela ferait boule de neige. Le personnel avait peur de la population pénale alors que le vrai risque provenait surtout de nous qui étions en contact avec l’extérieur. »
Libérations anticipées : une bouffée d’oxygène
La polémique sur les masques était vive également dans les coursives. L’arrêt total des parloirs faisait redouter le pire. « Le fait que cela soit une décision du gouvernement et non de l’administration pénitentiaire a facilité l’acceptation. Les détenus savaient que la France entière était confinée. Les libérations anticipées des détenus en fin de peine ou en détention provisoire ont été une véritable bouffée d’oxygène pour un établissement en proie à une surpopulation chronique. Cela a été un travail énorme pour le greffe mais alors qu’on avait déjà eu 720 détenus pour 360 places, on est tombé à 500 détenus », analyse Nordine Souab.
Situation sanitaire fragile
L’accès aux cabines téléphoniques a été facilité. La direction a installé des machines à laver et des sèche-linge à chaque étage, les détenus ne pouvant plus donner leur linge à leurs proches. Un véritable progrès pour la vie quotidienne des détenus. Reste que la situation sanitaire, à l’intérieur de ces hauts murs, reste fragile. Un cluster sur l’un des étages s’est déclaré il y a peu. L’étage a été aussitôt confiné. «On l’a échappé belle, le virus a été contenu », se félicite Nordine. « Tout le monde fait énormément d’effort y compris les détenus. Finalement, on peut dire qu’on a, jusqu’à maintenant, plutôt bien traversé la tempête. » D’autant qu’en prison aussi, la vaccination a débuté.