Dr Faredj Cherikh, psychiatre : « Vers un retentissement psychologique important »
« Ce nouveau confinement total aura un retentissement psychologique important dès cette semaine, estime Faredj Cherikh, psychiatre et responsable du service d’addictologie du CHU de Nice. On voit aux urgences, chez les psychiatres hospitaliers et libéraux, des patients qui consultent pour la première fois, sans antécédent. C’est un signal de détresse. C’est le manque de liberté et de perspectives, le fait de ne pas pouvoir se projeter, qui donne un coup au moral, toutes tranches d’âge confondues .» Le psychiatre niçois a « constaté une irritabilité, une nervosité dans la société, avec pas mal de disputes dans l’espace public, causées par la diminution de notre seuil de tolérance, ce qui nous rend tous à fleur de peau. J’ai constaté aussi beaucoup de troubles du sommeil. On dort mal, d’un sommeil qui n’est pas réparateur. On est aussi fatigués aussi de rester vigilants aux gestes barrière, de veiller à ne pas se contaminer ni contaminer les autres. Cela demande beaucoup d’énergie. »
« Il faut penser au résultat »
« Je crains que cette annonce anxiogène face décompenser les patients qui ont une pathologie mentale ou chronique médicale. J’ai un patient qui m’a dit tout à l’heure ne pas arriver à stabiliser son diabète. C’est probablement l’effet du stress qui a un très grand impact sur les pathologies somatiques..»
« Les gens, pour tenir le coup, abusent de médicaments, d’alcool ou d’alimentation pour compenser le stress, note aussi ce responsable d’un service d’addictologie. Ma crainte c’est aussi que de nouvelles personnes développent des conduites addictives qu’on aura à gérer après la pandémie. »
« Malgré tout ce que je viens de dire qui peut être alarmiste, tente malgré tout de rassurer le spécialiste, on n’a pas d’autre moyen pour faire face. Il faut penser au résultat : se débarrasser du virus le plus rapidement possible et retrouver une vie normale. »
M. T.
Photo F. Bouton)
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